Haies bocagères. Une proposition de loi pour les préserver grâce à un crédit d'impôt

Chaque année, plus de de 20.000 km de haies bocagères disparaissent en France. Un non-sens pour des sénateurs écologistes qui déposent un projet de loi afin d'inciter les agriculteurs à replanter pour protéger la biodiversité. Parmi les porteurs du projet, Daniel Salmon, sénateur d'Ille et Vilaine. Il s'est rendu sur une exploitation à Essé dans le pays de Janzé pour expliquer la démarche.

Des champs avec trop peu d'arbres. Beaucoup ont fait les frais des remembrements mais les haies bocagères continuent de disparaître en France. Moins 11.500 kilomètres par an entre 2006 et 2014 et le rythme s'accélère jusqu'à 23.500 km en moins chaque année entre 2017 et 2021.

Il faut savoir que la haie coûte en entretien, jusqu'à 450 euros par kilomètre et par an. Si pour l'agriculteur, c'est une perte sèche, je peux vous dire qu'il va continuer à la raser.

Daniel Salmon, sénateur écologiste

Parmi les causes, la charge financière qui pèse sur les agriculteurs. Le sénateur écologiste Daniel Salmon a déposé un projet de loi pour les aider grâce à un crédit d'impôt : "Il faut savoir que la haie coûte en entretien jusqu'à 450 euros par kilomètre et par an. Si pour l'agriculteur, c'est une perte sèche, je peux vous dire qu'il va continuer à la raser. Donc, il faut vraiment réenclencher la dynamique où ce crédit d'impôt de 3.500 euros peut permettre de compenser ces coûts d'entretien de la haie".

Les haies peuvent être rentables 

Un coup de pouce qui ne suffira pas à lui seul à changer les pratiques. Il faut convaincre les agriculteurs que les haies peuvent être rentables.

Depuis des années sur son exploitation laitière, Alain Fretay voit l'entretien, la taille des haies comme une source de revenu. Le bois, une fois déchiqueté, va alimenter des chaufferies. Alors, il a fait ses comptes : "Cela me rapporte à peu près en chiffre d'affaires 6.500 euros chaque année. Vous enlevez entre 1500 et 2000 euros pour le déchiquetage, et il vous reste 4000 à 5000 euros par an. C'est une activité comme une autre", explique l'agriculteur, également co-président du Collectif bois Bocage 35. 

Un bénéfice environnemental

Et le bénéfice est aussi environnemental. C'est bien l'objectif du projet de loi qui conditionnera le crédit d'impôt à un label. Des haies avec différentes essences d'arbres par exemple et suffisamment larges pour abriter faune sauvage et insectes. Certains viennent même donner un coup de main à l'agriculteur. "Si nos céréales sont envahies par les pucerons et qu'à côté, on a beaucoup de coccinelles hébergées dans la haie, elles iront manger les pucerons. Du coup, on aura moins besoin de mettre des produits phytosanitaires sur les céréales", commente Christophe Mellier, agriculteur. 

Cela aide l'eau à pénétrer dans le sol

Et les haies aident aussi l'eau à pénétrer dans le sol. C'est donc capital face aux sécheresses. Le projet de loi mise sur 100.000 kilomètres de haies plantées d'ici à 2030 à l'échelle nationale. Les plantations en Bretagne ont déjà permis de stabiliser le volume des haies dans la région ces dix dernières années.

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