La sénatrice (UDI) d'Ille-et-Vilaine Françoise Gatel rejoint le gouvernement Barnier ce 21 septembre 2024 en devenant ministre déléguée à la Ruralité, à l'Artisanat et au Commerce. Attachée à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine) qu'elle dirigea pendant seize ans, elle préside l'association des Petites cités de caractère France.
C'est une figure bien connue à Châteaugiron (Ille-et-Vilaine), commune de près de 10 000 habitants aux portes de Rennes dont elle fut maire pendant seize ans. Françoise Gatel a été nommée ministre déléguée chargée de la Ruralité, auprès de la ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, Catherine Vautrin.
La sénatrice d'Ille-et-Vilaine, élue en 2014 et 2020, a été contactée "il y a 48 heures" par Michel Barnier, confie-t-elle ce dimanche matin, au bord de l'étang de Châteaugiron.
Françoise Gatel, 71 ans, est membre de l'Union des démocrates indépendants (UDI) - dont elle est présidente de la fédération départementale - tout comme Fabrice Loher, maire de Lorient et second breton à rejoindre le gouvernement Barnier. "C'est un vrai parti de territoires. Je rappelle que c'est celui de Simone Veil et de Jean-Louis Borloo, des gens positifs qui veulent que les choses marchent," rappelle-t-elle.
Les territoires ruraux au cœur
L'air grave, elle dit ne pas avoir hésité à accepter le portefeuille qu'on lui proposait. "Il faut y aller, c'est important dans ces moments difficiles, on ne peut pas rester à quai et critiquer ou attendre que ça se passe. Chacun de nous doit faire sa part. Je ferai la mienne avec humilité."
Le président de la République comme le Premier ministre souhaitent vraiment qu'on redonne de l'espérance, qu'on accompagne, qu'on facilite, qu'on simplifie. Tout ce qui permet d'avoir de la vie dans les territoires.
Françoise Gatelnouvelle ministre déléguée à la ruralité, au commerce et à l'artisanat
Née à Rochefort-en-Terre (Morbihan) en 1953 et, elle a au cœur les territoires et les collectivités locales. Élue maire de Châteaugiron en 2001, elle préside sa communauté de communes et l'Association des maires des France d'Ille-et-Vilaine (AMF35) avant de démissionner de ces trois postes en 2017 en faveur de son mandat parlementaire au Sénat.
[AMRF d'Ille et Vilaine] 🏡
— Françoise GATEL (@FrancoiseGatel) September 21, 2024
Les maires des communes rurales, au cœur de la vie des gens et de nos territoires : simplifier et faciliter leur tâche, un enjeu pour préserver leur engagement.#AMRF35 @Maires_Ruraux pic.twitter.com/AQvS8pvCWh
Elle dirige actuellement l'association des Petites cités de caractère France et reste conseillère municipale de Châteaugiron. Dans sa commune, "on s'est battus pour maintenir du commerce et de l'artisanat en centre-ville. C'est ça qui fait un cœur de ville, qui donne de l'activité, où les gens se rencontrent. Le commerce est le premier lieu d'échanges."
Au sein de l'AMF35, elle a été témoin de "l'énergie démesurée" que peuvent parfois déployer les élus locaux. "Ils sont capables d'inventer des trucs géants, il faut juste qu'on les écoute davantage," considère la nouvelle ministre, peu adepte de la pratique verticale du pouvoir. Au Sénat, elle fait de l'action municipale son principal combat.
À la tête de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation depuis 2020, Françoise Gatel a travaillé sur la revalorisation du statut de l'élu, plaidant notamment pour une meilleure rémunération dans la lignée de la loi Engagement et proximité de 2019 dont elle fut co-rapportrice.
Elle a également planché, avec d'autres sénateurs, sur la réponse aux violences faites aux élus, sur l'application du "zéro artificialisation nette" des sols ainsi que sur des propositions visant à faciliter l'action des maires dans le cadre d'un groupe de travail sur la décentralisation.
La campagne, un endroit essentiel
Michel Barnier, "longtemps élu local, président de département [la Savoie, ndlr]", a toute la confiance de Françoise Gatel. "À une époque, les Bretons partaient pour Paris, on était des ploucs. Aujourd'hui, la période Covid et le dynamisme des régions comme la Bretagne ont montré que la campagne est un endroit essentiel, où se passe toute l'activité agricole, où on trouve toutes les ressources naturelles," mais aussi celles "du développement durable".
Dans l'attente des premières réunions avec l'équipe gouvernementale, elle résume ainsi sa vision du poste : "Nos concitoyens ont du mal à comprendre pourquoi on parle de beaucoup de choses, mais pas toujours de la "vraie" vie et des "vrais" problèmes.(...) J'ai envie que les gens soient heureux de vivre à la campagne, sourit-elle. Il y a des initiatives fabuleuses, les gens y sont heureux. Donc disons-le et confortons tout ça !"