Le Breton et ancien ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, vient d'être nommé par le président de la République, Emmanuel Macron, "envoyé personnel pour le Liban", afin de "faciliter" une solution "consensuelle et efficace" à la grave impasse politique que traverse le pays, a annoncé mercredi l'Élysée.
Présenté comme un homme doté d'une solide expérience dans "la gestion de crises", Jean-Yves Le Drian, "envisage de se rendre très rapidement au Liban", a indiqué un conseiller du chef de l'État. Le président lui a demandé "de lui faire rapport rapidement sur la situation".
Ancien ministre de la Défense de François Hollande (2012-2017), avant de rejoindre Emmanuel Macron pour devenir son homme de confiance au Quai d'Orsay (2017-2022), Jean-Yves Le Drian, 75 ans, avait pris du champ avec le monde politique depuis la dernière élection présidentielle.
"Sortir à la fois de la crise politique et des difficultés économiques et financières" au Liban
"La situation reste difficile au Liban", avec la nécessité de "sortir à la fois de la crise politique et des difficultés économiques et financières", a estimé le conseiller du président, rappelant qu'Emmanuel Macron s'était personnellement "beaucoup engagé" sur ce dossier.
Selon Paris, il faut d'urgence "réunir une forme de consensus" pour permettre l'élection d'un président du Liban, pays sans chef d'État depuis plus de sept mois en raison des blocages politiques dans ce système aux équilibres complexes. Et aussi accélérer la mise en œuvre des "réformes nécessaires".
Un Parlement libanais profondément divisé
Le Parlement libanais est convoqué le 14 juin pour tenter à nouveau d'élire un président. Mais il est profondément divisé entre le camp du mouvement chiite pro iranien Hezbollah, qui ne dispose pas de la majorité nécessaire pour imposer son candidat, l'ex-ministre Sleiman Frangié, et ses adversaires, notamment des partis chrétiens, également incapables jusqu'ici d'imposer le nom de Michel Moawad. Ce dernier a retiré sa candidature pour soutenir Jihad Azour, un haut responsable du Fonds monétaire international, qui n'est toutefois pas encore formellement candidat.
Aucun candidat pour la succession de Michel Aoun, selon la présidence française
"Puisque le Parlement est convoqué, il faut que cette échéance soit utile", "il ne faut gâcher aucune occasion", a plaidé l'Élysée, relevant l'émergence de deux candidats, Sleiman Frangié et Jihad Azour. "Notre ligne reste la même", à savoir que la sortie de crise "nécessite davantage qu'un accord sur un nom", a ajouté la présidence française, qui affirme depuis des mois n'avoir aucun candidat pour la succession de Michel Aoun, dont le mandat présidentiel a expiré le 31 octobre.
(Avec AFP)