Les Bretons sont fidèles à leurs cadeaux de Noël. La revente en ligne explose, mais pas en Bretagne. Ici, on préfère garder les présents reçus, qu’ils plaisent ou non.
En Bretagne, un cadeau reste un cadeau. Et même s'il ne tombe pas dans le mille, les Bretons résistent plus qu'ailleurs à la mode de la revente en ligne.
Les Bretons ont du mal à revendre les cadeaux
Selon une étude réalisée par Kantar pour eBay, cette région se distingue comme ayant le plus faible taux de revente de cadeaux de Noël : seulement 33 % des Bretons déclarent avoir déjà revendu un cadeau reçu, contre une moyenne nationale de 44 %.
Ce chiffre témoigne d’une singularité culturelle dans un pays où cette pratique s’ancre de plus en plus dans les habitudes.
La revente : une tendance en plein essor
Chaque année, 56 millions de cadeaux manquent leur cible et finissent au placard. En 2024, de nombreux Français souhaitent leur offrir une seconde vie. Près de 21 % envisagent de revendre leurs présents, un chiffre presque deux fois supérieur à celui de 2018.
Un chiffre confirme cet engouement, le site eBay anticipe un afflux de 3 millions de nouvelles annonces dans les jours qui suivront Noël.
Pourtant, la Bretagne reste à contre-courant. Alors que les Pays de la Loire (55 %) et l’Île-de-France (53 %) s’imposent comme les champions de la revente, les Bretons, à l’instar des habitants du Grand Est (35 %) et de la Normandie (40 %), préfèrent conserver leurs cadeaux, même lorsqu’ils ne les satisfont pas. Cette fidélité révèle un attachement profond à la valeur symbolique du cadeau reçu à Noël, au-delà de leur utilité ou de leur attrait.
Si la revente séduit pour son côté pratique et écologique, elle reste controversée. Un quart des Français jugent cette démarche irrespectueuse, tandis que 18 % la considèrent responsable, car elle évite le gaspillage. En Bretagne, cette sensibilité semble plus marquée.
Revendre pour se faire plaisir
Les jeunes générations s’approprient plus facilement la revente. Les 25-34 ans dominent avec 57 % d’adeptes, tandis que les plus de 55 ans se montrent plus réservés (26 %).
Pour ceux qui franchissent le pas, la motivation a changé. En 2023, l’objectif principal était de boucler des fins de mois difficiles, l’inflation pesant lourdement sur les budgets. Cette année, l’état d’esprit est différent : 39 % des Français revendront leurs cadeaux pour s’offrir quelque chose qui leur fait vraiment plaisir, contre 29 % l’an dernier. Le gain moyen espéré ? 48 euros, avec un pic à 58 euros chez les 25-34 ans.
Sarah Tayeb, directrice générale d’eBay en France, observe : "Cette pratique est de moins en moins taboue. Elle participe à une consommation plus responsable, tout en permettant aux Français de se faire plaisir."
Objets les plus revendables
Tout ne se revend pas aussi bien. Sur le marché de la revente les vêtements, les livres comme le prix Goncourt 2024 et les jouets se positionnent très bien. Mais cette année, les objets connectés, les cartes à collectionner et certains jouets emblématiques comme les Lego sont particulièrement recherchés.