Selon certains médias, les frères Kouachi recherchés par les forces de l'ordre après l'attaque meurtrière contre Charlie Hebdo seraient passés par Rennes. Un article de presse en 2005 dans Libération évoquait le parcours de Chérif Kouachi, un homme bien connu de l'anti-terrorisme.
L'attentat au siège du journal Charlie Hebdo a fait au moins douze victimes et onze blessés dont 4 graves, le 7 janvier. Un acte terrifiant qui a provoqué une vague d'émotion dans tout le pays et même très au delà de nos frontières. Très vite la traque s'est resserrée sur les frères Saïd et Chérif Kouachi, 34 et 32 ans, bien connus de l'anti-terrorisme. Le parcours de l'un des deux frères était évoqué dans un article de Libération dès 2005.
Prêts à partir pour le Jihad dès 2005
Chérif Kouachi, né en novembre 1982 dans le Xe arrondissement de Paris, de nationalité française, surnommé Abou Issen, a fait partie de ce qui a été appelé «la filière des Buttes-Chaumont», qui visait autour de Farid Benyettou, à envoyer des jihadistes rejoindre en Irak les rangs de la branche irakienne d’Al-Qaïda. Interpellé juste avant de s’envoler à destination de la Syrie, puis de l’Irak, il a été jugé en 2008 et condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis.Passés par Rennes ?
Patricia Tourancheau dans son article de février 2005, "Un ticket pour le Jihad" raconte que "orphelin dès l'enfance de ses deux parents immigrés d'Algérie, Chérif Kouachi, qui a été élevé en foyer à Rennes et a passé un brevet d'éducateur sportif avant de gagner Paris, n'a jamais quitté l'Hexagone. Hébergé avec son frère Saïd chez un Français converti, ce livreur de pizzas a «plus le profil du fumeur de shit des cités que d'un islamiste du Takfir, selon son défenseur. Il fume, boit, ne porte pas de barbe et a une petite amie avant le mariage». Il a stoppé l'alcool au dernier ramadan. Il se définit comme «un musulman occasionnel». Mais a été «choqué» lui aussi «par l'intervention américaine en Irak."Après de multiples investigations de nos journalistes à Rennes, il s'avère qu'aucune preuve tangible ne vient étayer la thèse de la journaliste de Libération. Aucun passage en foyer n'a été confirmé à ce jour par la préfecture ou par le conseil général d'Ille-et-Vilaine. D'autres informations de certains médias concernant d'éventuelles études ou formations en rapport avec le sport au lycée Bréquigny ne sont pas confirmées par le proviseur et l'équipe éducative. Pas de témoignage non plus de leur présence un certain temps dans le quartier Bréquigny.
Des liens avec l'Islam radical
Deux ans plus tard, son nom a été cité dans le projet de tentative de faire évader de prison l'islamiste Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien membre du Groupe islamique armé algérien (GIA), condamné en 2002 à la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir commis l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en octobre 1995 à Paris (30 blessés). Chérif Kouachi était notamment soupçonné d'être proche de Djamel Beghal, une autre figure de l'islam radical français, qui a purgé dix ans de prison pour la préparation d'attentats, avec lequel il était soupçonné d'avoir participé à des entraînements. Après avoir été mis en examen dans cette affaire, il a toutefois bénéficié d'un non-lieu.Toujours activement recherchés
Les deux frères, sont "susceptibles d'être armés et dangereux", prévient la Préfecture de police de Paris et "toute personne détenant des informations" les concernant est invitée à joindre le numéro vert 0 805 02 17 17. Les enquêteurs sont notamment remontés à eux après avoir retrouvé la carte d'identité de Said dans une voiture abandonnée par les fuyards dans le nord-est de Paris. Sept personnes de l'entourage des suspects ont été placées en garde à vue cette nuit.Extrait du magazine Pièces à conviction de septembre 2005 sur ces candidats au Jihad