Loi bioéthique : les députés n'ont pas "à légiférer sur l'amour" estime Monseigneur d'Ornellas

Mgr Pierre d'Ornellas, responsable du groupe de travail bioéthique de la Conférence des évêques de France, a critiqué samedi l'adoption dans la nuit par l'Assemblée nationale du projet de loi bioéthique, estimant que les députés n'ont pas "à légiférer sur l'amour".

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Examiné en deuxième lecture par l'Assemblée nationale qui l'a adopté dans la nuit de vendredi à samedi, ce projet de loi doit repasser devant le Sénat en fin d'année ou début 2021. La mesure phare du projet est l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes

"Au cours des débats, il a été plaidé que ce projet de loi concernait l'amour dans la famille. Mais les députés n'ont pas à s'immiscer dans cet intime et à légiférer sur l'amour !", a estimé Mgr d'Ornellas. Dénonçant tour à tour le fait que "ce projet interdit de fait à des enfants d'avoir un père" ou qu'il "établit un égalitarisme entre toutes les femmes au regard de la PMA alors qu'elles ne sont pas dans une situation égale vis-à-vis de la procréation", considérant qu'il "conduit au risque de contourner le principe de gratuité par la nécessité d'acheter des gamètes humains", Mgr d'Ornellas s'interroge: "Les députés sont-ils allés dans le sens de l'histoire ? Leur vote n'est-il pas guidé par une certaine myopie ?".

"Notre planète si malmenée nous impose d'urgence un virage écologique. L'usage excessif de techniques sur l'être humain (ne) nous obligera-t-il pas de prendre un virage, celui de l'écologie humaine ? Tout est lié dans le respect du vivant, qu'il appartienne à la nature ou qu'il soit humain", écrit l'archevêque de Rennes. "Il s'agit de réfléchir sur la bioéthique en pensant qu'il est question d'une loi civile chargée du bien commun pour tous et non de situations particulières", poursuit l'homme d'Église.

"Nous connaissons tous l'une ou l'autre de ces situations (...) dues à des accidents de la vie ou à des décisions individuelles. Même si elles sont parfois difficiles, elles ne sont pas exemptes d'amour, nul n'en doute. L'Église catholique continuera à les accompagner avec respect et sollicitude", assure Mgr d'Ornellas.
    
 

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