Six rennais comparaissaient ce matin devant le tribunal administratif. La préfecture leur reproche des dégradations et des violences pendant les manifestations anti loi travail, sans "éléments précis" selon leur avocat. Deux d'entre eux se sont vus confirmer cette interdiction de manifester.
Six hommes comparaissaient ce lundi matin devant le tribunal administratif de Rennes. Mis en cause par la préfecture, il leur était reproché des dégradations commises pendant les manifestations anti-loi travail. Sur les six, deux ont finalement vu cette interdiction maintenue comme prévue jusqu'au 21 janvier 2017. Cette décision intervient alors qu'une nouvelle manifestation est prévue mardi 18 octobre place Charles de Gaulle.Sous le coup de la loi de l'état d'urgence et par prévention, tous faisaient l'objet d'un arrêté leur interdisant de séjourner sur un territoire pendant un temps donné, arrêté dont ils demandaient la levée. Dans le cas présent, il leur était interdit de séjourner à Rennes de 11h à minuit, pendant des manifestations liées à la loi travail, à l'aéroport de Notre -Dame-des-Landes ou contre les violences policières.
Selon l'avocat de cinq des prévenus, Maître Nicolas Prigent, cette interdiction s'est faite sans aucune preuve tangible. Trois d'entre eux vivent dans le centre de Rennes et ne peuvent pas appliquer concrètement cette mesure tandis qu'un autre exerce une profession de livreur qui l'amène à se déplacer continuellement dans ce périmètre. Pour l'avocat, la préfecture détourne même le pouvoir en se servant de la loi sur l'état de l'urgence, afin d'empêcher certaines personnes de manifester alors même que leur situation pénale n'est pas encore tranchée.
Maître Nicolas Prigent
Des enquêtes toujours en cours
Une des personnes a déjà été mise en examen pour des faits de dégradation. Quatre autres font l'objet d'enquêtes préliminaires pour le même genre de faits qu'ils contestent et attendent de passer devant le tribunal correctionnel en novembre et décembre.