Ce lundi, trois jeunes hommes comparaissaient au tribunal correctionnel de Rennes pour violence et rébellion. L'une des avocates dénonce un jugement "injuste".
À la suite des manifestations anti-Notre-Dame-des-Landes qui se sont déroulées ce samedi et qui ont dégénéré, trois personnes ont été jugées en comparution immédiate. Les faits qui sont reprochés à ces trois jeunes hommes sont tous liés à des altercations avec des policiers.
Deux mois d'emprisonnement pour deux des prévenus
Le premier prévenu est un jeune homme de 28 ans. Les faits suivants lui sont reprochés : rébellion et violence sur un fonctionnaire de police à qui il aurait asséné un coup de poing. "Je pensais que c'était une manifestation pacifique", se défend le prévenu. Le policier présent indique avoir reconnu le jeune homme, à plusieurs reprises, dans un cortège qui, selon ses dires, a dérapé en raison de plusieurs "jets de projectiles" émanant de la foule. La défense n'a, semble-t-il pas convaincu le procureur de la République qui a requis une "réponse à la hauteur de l'action" : 6 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt ainsi qu'une interdiction de deux ans de pénétrer dans les départements de l'Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique où se situe le futur aéroport.Mêmes causes, mêmes conséquences pour un des deux autres prévenus, âgé de 27 ans, poursuivi pour des jets de projectiles et de peinture, violence et rébellion. "Je suis convaincu de mes idées", lance le jeune homme qui nie les faits qui lui sont imputés. "J'ai 18 ecchymoses sur le visage, causées par des violences policières", se plaint-il. Son avocate corrobore ses propos en présentant le rapport du médecin assermenté. Le parquet a requis les mêmes condamnations.
Les deux prévenus ont finalement été jugés coupables, avec une peine de deux mois d'emprisonnement.
Une peine de sept mois d'emprisonnement
La troisième comparution concerne un jeune homme âgé de 23 ans. Il est poursuivi pour violence, outrage et rébellion. Au moment de son arrestation, le jeune homme a également refusé de se soumettre à l'identification de ses empreintes génétiques. En 2011, le prévenu avait déjà été condamné pour avoir jeté une cannette en direction des policiers. La cour d'appel l'avait alors condamné à six mois de prison avec sursis. Aujourd'hui, il est condamné à 7 mois d'emprisonnement."C'est injuste"
Pour Maître Stéphanie Peltier, avocate d'un des prévenus, "le tribunal a voulu donner de l'efficacité et du poids à ces sanctions". Elle fustige un jugement "injuste" en raison de l'"absence de gravité des faits. Ce n'étaient pas des casseurs, qui étaient jugés !"Les sanctions sont applicables immédiatement, et les prévenus disposent de 10 jours pour faire appel de la décision.