La cour d'assises d'Ille-et-Vilaine a condamné vendredi deux jeunes hommes à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir frappé et égorgé Erwan Monterrosa, 19 ans, dont le corps avait été retrouvé flottant dans un bidon sur la Vilaine.
Les deux principaux accusés, âgés l'un de 22 ans et l'autre de 20 ans, mineur au moment des faits, ont été tous les deux reconnus coupables d'assassinat et de trafic de stupéfiants. La cour est allée au-delà des réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé 17 ans pour l'accusé le plus jeune.
Leur complice, 24 ans, a lui été condamné à trois ans de prison pour les avoir aidés à se débarrasser du corps. Il a été placé sous mandat de dépôt, ce qui n'avait pas été requis par le ministère public.
Les deux principaux accusés avaient reconnu le meurtre d'Erwan Monterrosa, camarade de classe de l'un d'entre eux, dans la nuit du 28 au 29 décembre 2016, dans la banlieue de Rennes, alors qu'il venait leur livrer du cannabis. Le corps de la victime avait été découvert deux semaines plus tard dans un bidon flottant sur la Vilaine, par un kayakiste. L'autopsie révélera qu'il avait été roué de coups puis égorgé.Les motivations de leur acte sont restées floues tout au long du procès, ouvert lundi. La victime avait prêté 2 500 euros à l'un des accusés pour un achat d'herbe de cannabis. Une somme que ce dernier s'était fait dérober à Toulouse, la victime le poussant à le rembourser.
La préméditation retenue
Une large partie des débats a porté sur la préméditation du meurtre. Plusieurs éléments de l'enquête ont permis de l'accréditer comme un achat de sacs poubelles de 100 litres, dans lesquels la victime a été retrouvée, ou une note "Corde, gants, couette" rédigée sur le portable de l'un des accusés 24h avant les faits. Des objets susceptibles de servir après le crime et dont l'intéressé a eu du mal à expliquer l'usage.
"Ils n'étaient pas capables du machiavélisme dont ils ont été reconnus coupables", a réagi Me Élodie Brault, avocate de l'un des accusés, se disant "déçue" par ce verdict.
Me Fabian Lahaie, qui défendait la mère de la victime, a dit sa cliente "soulagée, pas quant à la peine mais sur le fait que la préméditation ait été retenue".