Mort de Rémi Fraisse : violences pendant la manifestation à Rennes

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné "fermement les violences" suite à un rassemblement jeudi soir à Rennes pour protester contre la mort de Rémi Fraisse, lors d'affrontements sur le site du barrage controversé dans le Tarn. Trois personnes ont été placées en garde à vue.

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##fr3r_https_disabled##"Une fois de plus, une manifestation dégénère du fait d'individus ayant pour seule motivation l'agression des forces de l'ordre et la dégradation de l'espace public", C'est ce qu'a déploré le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve, dans un communiqué et suite à la manifestation (la troisième en une semaine) jeudi soir à Rennes. Mercredi, la maire de la ville a déjà porté plainte en raison des dégradations causées par ces rassemblements.

Trois personnes placées en garde à vue

Trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, a ajouté Bernard Cazeneuve. Dans la matinée, deux autres avaient déjà été arrêtées "alors qu'elles venaient de voler des masques à gaz dans un magasin de bricolage". Près de 200 personnes, dont de nombreux cagoulés ont défilé dans la soirée à Rennes à l'appel de mouvances radicales anticapitaliste donnant lieu à des dégradations et des incidents dans la soirée.

Lors de ce "rassemblement non déclaré", les policiers ont "essuyé les jets de nombreux projectiles", selon le ministre. "Trois véhicules ont été renversés, dont un brûlé, une dizaine de vitrines de commerces ont été brisées et du mobilier urbain dégradé".

Les commerçants avaient auparavant été invités par la préfecture et la mairie à baisser fermer leurs rideaux pour "prévenir les exactions", ajoute-le ministre, qui salue "le professionnalisme et le sang-froid des forces de l'ordre" et "le dispositif d'anticipation efficace mis en place par le préfet".

"Dénaturer systématiquement les manifestations en déchaînements de violence, c'est abîmer la République. La dignité et la responsabilité doivent inspirer tous ceux
qui sont attachés à l'Etat de droit", conclut-il.

Une manifestation tendue

Partis du quartier de Villejean, près des universités de l'ouest de Rennes, les manifestants, dont de nombreux cagoulés, se sont dirigés vers le centre ville en scandant "vengeance pour Rémi" ou "flics, porcs, assassins!" derrière une banderole "Vengeance pour tous". Ils ont également tagué sur leur passage de nombreux bâtiments. Arrivés aux abords du centre-ville, vers 20H00, les manifestants ont été bloqués par un important dispositif des forces de l'ordre qui les a empêchés d'y accéder. Ils ont essayé à plusieurs reprises de contourner les CRS et gendarmes. Une voiture a été retournée et des policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes. Peu après 21H00, les manifestants, qui s'étaient rassemblés à proximité des barrages des forces de l'ordre, ont reflué vers les quartiers ouest, brisant une dizaine de vitrines (agences immobilière et bancaires notamment) et plusieurs abribus.

Ils ont également mis le feu à plusieurs poubelles ainsi qu'à des conteneurs de bouteilles, poursuivis par les policiers de la BAC équipés de flashball. Vers 21H30, plusieurs feux étaient en cours dans l'artère, enfumée par les grenades lacrymogènes, dans laquelle avaient reflué les manifestants. Le préfet d'Ille-et-Vilaine Patrick Strzoda présent au coeur du dispositif peu après 22h a dénoncé la présence de "militants d'extrême gauche violents" avec des méthodes de "Blacks Bloc" (militants anti-capitalistes radicaux). "Leur intention était de se diriger vers le centre ville" mais le dispositif de forces de l'ordre mis en place les en a empêchés. "Les forces de l'ordre ont été agressées plusieurs fois avec des objets incendiaires", a-t-il ajouté."

A Villejean à l'ouest de Rennes, avant le départ du cortège, les manifestants avaient commencé à distribuer un tract dénonçant la "terreur policière" qui ne "saurait survivre à la mort d'un camarade". Le tract lance aussi l'appel suivant: "bloquez vos lycées et universités! Bloquons les villes, les gares, occupons la rue". Au point de rassemblement, on pouvait lire, sur des affichettes accrochées sur un fil: "Si tu ne respectes pas la nature, notre nature ne te respectera pas", "Ils ont franchi la limite. No pasaran! Nous dépasserons les bornes", "On est avec toi Rémi. Bonne chance à la famille". "Mourir pour des idées - D'accord?", était-il également écrit sur une pancarte.

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