Le patron de la Bac (Brigade anti-criminalité) de Rennes a été jugé le 20 juillet pour violences volontaires, pour faux en écriture et fausse dénonciation, suite à une interpellation en 2017. 10 mois de prison avec sursis ont été requis contre lui. Délibéré aujourd'hui.
Le patron de la Bac de Rennes est soupçonné de violences volontaires suite à une interpellation musclée le 5 mai dernier.
Ce jour-là, dans le quartier Sarah Bernhardt à Rennes, une brigade anticriminalité patrouille. Elle tombe sur un trafic de drogue présumé. Elle décide de mener une série d'interpellations. L'un des présumés trafiquants prend la fuite, le patron de la BAC le prend en chasse et l'interpelle dans un bar. C'est ensuite qu'il lui aurait donner un coup de genou dans le visage, "de manière intentionnelle", selon le procureur de Rennes, or le jeune homme opposait au policier une "résistance passive", selon les termes de la présidente du tribunal correctionnel tenus le 20 juillet, lors du procès.
J'ose pas imaginer ce qui me serait arrivé, s'il n'y avait pas eu les caméras de surveillance
La vérité a pu être rétablie, car la scène a été filmée par une caméra de suveillance. La vidéo montre bien la scène de violence du policier envers le jeune de 23 ans, connu pour des petits trafics de drogue. Les deux hommes se connaissaient bien. La victime explique qu'elle a fui parce qu'elle a eu peur du patron de la Bac, "j'ose pas imaginer ce qui me serait arrivé, s'il n'y avait pas eu les caméras de surveillance".
J'ai été un mauvais flic
Fonctionnaire depuis près de 30 ans, formateur, le policier a également reconnu que le procès-verbal d'interpellation contenait des éléments faux. Il avait le jour même porté plainte pour violences contre l'interpellé. "Cette affaire est de nature à ternir l'image" de la police et "à obérer la confiance" à son endroit, a fait valoir le procureur de la République.
"La procédure pénale repose avant tout sur la confiance" entre policiers et magistrats. C'est pourquoi "quand un, faillit, ma responsabilité est d'engager des poursuites
pour faire en sorte que les choses soient dites de manière transparente", a souligné le magistrat qui avait saisi l'IGPN, considérant que le déroulé de cette affaire "est la marque du bon fonctionnement" des institutions.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République a jugé "les faits particulièrement graves". Il a requis 10 mois de prison avec sursis. Délibéré ce jeudi prochain.