"Plaire, aimer et courir vite", de Christophe Honoré, a obtenu le prix Louis Delluc, considéré comme le Goncourt du Cinéma. Le film autobiographique raconte l'histoire d'amour entre deux hommes qui se rencontrent à Rennes, sur fond de sida.
"Le jury a été très sensible à ce film dans la mesure où après +120 battements par minute+ (de Robin Campillo, sorti l'an dernier), Christophe Honoré a traité le sida d'une manière complètement différente, de façon plus apaisée et intime", a souligné le président du prix Louis Delluc, Gilles Jacob.
Le film, tourné à Rennes, était en lice face à huit autres long-métrages dont "La douleur" d'Emmanuel Finkiel, adaptée du récit de Marguerite Duras sur le retour de son mari des camps de concentration.
"La douleur", qui représentera la France aux Oscars début 2019, avait lui aussi les faveurs du jury mais a raté le prix d'un point, a indiqué M. Jacob.
"Ça me touche énormément. Surtout pour ce film-là", a commenté mercredi Christophe Honoré, qualifiant "Plaire, aimer et courir vite" de "film mémoriel hanté de fantômes".
S'inspirant en partie de sa jeunesse, le film réunit à l'écran Pierre Deladonchamps - qui "a guidé le personnage et le film", selon le cinéaste, Vincent Lacoste -"l'acteur le plus excitant de sa génération"- et Denis Podalydès, dans le rôle du meilleur ami.
Révélé dans "L'inconnu du Lac", le premier y incarne Jacques, un écrivain parisien, homosexuel et père d'un jeune garçon. Un jour, à Rennes, il rencontre Arthur (Vincent Lacoste), un étudiant avec qui il entame une liaison. Ils vont s'aimer, le temps d'un été, alors que Jacques, malade du sida, sait qu'il n'a plus beaucoup de temps devant lui.