Le verdict de la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine est tombé vers minuit, ce 24 janvier 2025. Des peines allant jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle ont été prononcées. Sept hommes, âgés de 25 à 41 ans, comparaissaient pour leur participation à des fusillades sur fond de trafic de drogue à Nantes. Deux d'entre eux ont été acquittés.
Pendant dix jours, la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine s'est penchée sur trois épisodes de tirs survenus en avril 2019. Ils s'inscrivaient "dans un contexte plus large de trafic de stupéfiants" dirigé par les frères L., alors en "différend commercial" avec M. A., avait déclaré le président Nicolas Léger-Larue de Tournemine à l'ouverture du procès.
C'est d'ailleurs en référence au roman de Roberto Saviano et du film Gomorra, sur un puissant phénomène mafieux napolitain en Italie, que le procès qui s'est tenu à Rennes s'est vu affubler de ce nom, procès Gomorra.
Des fusillades en 2019
Dans la nuit du 5 avril 2019, M.A., 24 ans à l'époque, est touché notamment à la main, victime de tirs devant son domicile à Nantes. Le 19 avril, des tirs éclatent place Mendès-France, dans le quartier Bellevue (est de Nantes). Trois jours plus tard, quatre jeunes hommes sont blessés par balle sur la même place.
Cette série de tirs est liée à d'autres fusillades, l'une en février 2019 au cours du mariage de M. A., et l'autre fin avril 2019 qui a fait un mort dans un bar à chicha, le Moonlight. Ces dernières font l'objet de procédures distinctes.
À l’époque, entre 2019 et 2021, 156 fusillades ont été recensées à Nantes faisant cinq morts et une cinquantaine de blessés. La faute à un trafic de stupéfiants de plus en plus importants, entraînant plusieurs guerres de gangs entre différents quartiers nantais. Le clan du quartier Malakoff et celui du quartier Bellevue s'affrontent alors.
Sept hommes poursuivis
Sur les sept hommes qui ont comparu devant les assises d'Ille-et-Vilaine, l'un était accusé notamment de tentative de meurtre en bande organisée, trois pour complicité de tentative de meurtre et trois autres pour association de malfaiteurs.
L'enquête, menée par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Rennes, a distingué les rôles de chacun : les fournisseurs d'armes, les logisticiens, chargés de garder véhicules et fusils en lieu sûr, et les tireurs.
Pendant la durée du procès, un important dispositif de sécurité avait été déployé autour du Parlement de Bretagne, où siège la cour d'assises, avec une forte présence policière et l'interdiction de toute circulation automobile autour du bâtiment.
En 2023, le parquet de Nantes avait recensé dans la ville une quarantaine d'épisodes de tirs, tuant quatre personnes, "sur fond probable de règlements de comptes".