Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné jeudi soir un homme de 25 ans à 18 mois de prison ferme dont 6 avec sursis pour un cambriolage dans un bar-PMU de Redon. Problème : le bar "Le Rallye" est sous scellés de gendarmerie depuis l'assassinat de son patron le 30 octobre dernier.
Un homme de 25 ans a été condamné à 18 mois de prison ferme, dont 6 avec, sursis, pour avoir cambriolé un bar PMU de Redon. Fait aggravant: la bar était sous scellé de justice depuis l'assassinat de son patron en octobre dernier.
En plus d'avoir volé des jeux de grattage, le poly-toxicomane a dénaturé une scène de crime et des indices potentielles dans une enquête criminelle.
Jugé en comparution immédiate, le jeune homme de 25 ans, rattrapé par un lourd passé de toxicomane, admet les faits mais assure "avoir eu la pression d'un dealer à qui il devait une dette de 800€ de stupéfiant". Héroïne, cocaïne, cannabis, méthadone, il consomme de tout, en grande quantité.
"Tout mon RSA y passe, je vends aussi un peu de cocaïne pour payer de la méthadone", explique celui qui affirme être tombé dans l'héroïne à l'âge de 14 ans. Les enquêteurs ont retrouvé sa trace grâce aux numéros des tickets de jeux de grattage qu'il a dérobé lors du cambriolage. Les video-surveillances des lieux où il a encaissé les gains ont fait le reste.
Selon le prévenu, il n'aurait pas agi seul, mais en compagnie du présumé dealer. Une thèse qui laisse perplexe la procureure qui "constate que les enquêteurs ont retrouvé les traces d'un seul individu et de son chien dans la poussière du bar, fermé depuis début novembre". Elle met en cause la parole d'un homme "décrit comme un menteur par des proches" et "à qui il a fallu administrer de la méthadone pendant son audition".
"On n'est pas dans un cambriolage banal, rappelle l'avocate de la famille du gérant de bar décédé. Il a nui à un lieu qui avait été sacralisé. Il leur crée une peine supplémentaire alors qu'ils ont déjà du mal à faire leur deuil".
Avec 24 condamnations à son casier judiciaire et déjà 7 ans de prison cumulés depuis ses 14 ans, le jeune homme "n'a pas eu une vie facile", explique son avocate. "Placé à l'aide sociale à l'enfance à ses 3 mois, il a été baladé de familles d'accueil en foyers jusqu'à ses 18 ans". Déscolarisé très tôt, il mène une vie d'errance et n'avait jamais travaillé jusqu'à un chantier de réinsertion entamé il y a quelques mois.
La procureure réclame une peine mixte de 18 mois de prison dont six avec sursis, suivi d'une mise à l'épreuve de deux ans avec une obligation de soins et de formation, "pour éviter une sortie sèche". Le tribunal la suit et décerne mandat de dépôt. A cette peine s'ajoutent 3 mois de sursis révoqués et onze mois de prison ferme, résultants de peines qui n'avaient pas encore été purgées.