Devant la recrudescence des viols et agressions à Rennes, le collectif RiveRennes et le planning familial 35 ont créé une campagne et une page Facebook "Fais gaffe à", pour que les soirées ne se terminent pas en drame.
L'affaire remonte à la fin de cet été. Une femme s'est présentée au planning familial de Rennes, suite à une agression sexuelle qui avait eu lieu suite à une soirée. Elle cherchait un conseil, car sa plainte n'avait pas été enregistrée par la police. (Elle le sera finalement plus tard).
"Cela nous a alerté sur ces phénomènes de drogue mise dans un verre, de perte de mémoire des victimes et donc de l'incapacité des victimes à reconstituer le déroulé de la soirée" raconte Mathilde Lefèvre, la présidente du planning familial 35, "d'autres cas sont arrivées à nos oreilles, donc on s'est vraiment dit qu'il y avait quelque chose qui se passe autour de ce procédé".
La drogue, c'est le GHB, surnommée la "drogue du violeur". Il y a le Rohypnol, mais également une vingtaine d'autres substance qui peuvent être utilisées. Elles agissent vite, et "la victime perd alors toute notion du temps, et n'a pas mémoire de ce qui se passe pendant 4 à 5 heures".
Un phénomène qui vient gâcher la fête d'une ville dont la réputation des soirées étudiantes n'est plus à faire. Mais justement, il faut que "cette réputation se maintienne du bon côté de la balance" indique le collectif RiveRennes sur la page Facebook "Fais gaffe à".
Une page Facebook
"Fais gaffe à", c'est le nom d'une campagne qui débute, et qui associe le planning familial 35, le collectif RiveRennes et l'illustratrice Elly Oldman. D'abord sur les réseaux sociaux, avec une page Facebook, et des actions auprès des établissement de nuit rennais.
"Nous avons fait rapidement une démarche auprès d'un établissement de nuit rennais, pour qui ces situations sont inacceptables" explique Mathilde Lefèvre, "il va relayer auprès des autres établissements et du syndicat des hôteliers-restaurateurs".
En ligne de mire, la diffusion de flyers, du tractage à la sortie des établissements, "et on réfléchis également à un système de maraude nocturne" indique Mathilde Lefèvre.
Au-delà de la question de l'agression sexuelle, et du respect de la parole des femmes, c'est toute une éducation à la fête que pose cette campagne. Faire gaffe à son verre, bien sûr, à ceux que l'on accompagne évidemment, mais aussi ne pas laisser partir un ami alcoolisé seul dans la nuit.
"En fait, cette campagne ne devrait pas avoir lieu, car ce n'est pas aux victimes de faire gaffe" conclut la présidente du Planning Familial 35. "Nous sommes furieuses qu'en 2018, il soit toujours nécessaire de demander aux gens de faire attention à leur verre, leurs amis, en soirée" peut-on lire sur un post de la page "Fais gaffe à", à laquelle on peut bien sûr s'abonner.