"A Rennes, au Parc des Gayeulles, une centaine de personnes dont 57 enfants vivent dans des conditions inhumaines", dénonce un Collectif de soutien aux personnes exilées, qui a manifesté à Rennes. Pour interpeller la mairie. Avant la préfecture.
Un collectif de soutien aux personnes exilées a organisé un rassemblement ce lundi à Rennes. Il dénonce la précarité dans laquelle vivent depuis des mois des réfugiés au Parc des Gayeulles, dans la capitale bretonne.
"Actuellement une centaine de personnes, dont 57 enfants, survivent dans un campement d'infortune, explique le collectif. Nous ne pouvons accepter que cette situation inhumaine perdure. Cette population compte des personnes avec ou sans papiers dont des enfants, des jeunes filles et des femmes seules à la merci des insécurités".
"Chaque année à Rennes des centaines de personnes se retrouvent exclues des mesures d'hébergement et ce sont les associations qui prennent en charge les désengagements des institutions".
"Nous exhortons la Ville à montrer l’exemple, comme elle l’a notamment fait en 2019, et à rappeler à l’État ses obligations en matière d’hébergement d’urgence et de délivrance de titres de séjour."
Les associations de soutien ont profité de la tenue du Conseil municipal pour interpeller les élus.
Le reportage de Catherine Jauneau et Philippe Queiroux
L'adjoint à la Solidarité : "aucune ville en France ne fait autant... mais le dispositif est saturé"
Interpellée, la Ville a donc répondu par la voix de David Travers, l’adjoint délégué à la solidarité, qui a d'abord parlé d'une politique rennaise "volontariste et ambitieuse sur ce dossier pour pallier les insuffisances et la saturation des dispositifs d'hébergement de l'Etat".
"Depuis juin 2020, nous avons créé 180 places supplémentaires. Ce dispositif est tout simplement unique en France. Aucune ville ne consacre 2,5 millions d'euros par an à la mise à l'abri des personnes sans droit à ressources. Avec environ 950 places, nous atteignons même un nombre de places équivalent au nombre de places d'hébergement d'urgence dont l'État dispose sur l'ensemble du Département."
Mais l'élu a aussi évoqué la saturation du dispositif : "Nous ne sommes plus en capacité de proposer de nouvelles places supplémentaires pour les nouvelles familles se présentant sur le territoire, a indiqué l’adjoint à la Solidarité qui a aussi pointé "l’absence de politique de régularisation et un Etat qui n’assume pas les décisions qu’il prend quand il déboute les familles de leur demande d’asile."
Le collectif envisage de manifester mercredi 15 sepetembre, devant la préfecture Beauregard à Rennes. Afin cette fois d'interpeller l'Etat.