Depuis plus d'un mois, une quarantaine de migrants a installé un campement dans le parc des Hautes-Ourmes, à Rennes. Les associations craignent un afflux, comme en 2019 aux Gayeulles. Elles demandent que des solutions d'hébergement plus décentes soient trouvées.
"Ce campement grossit de semaines en semaines" se désole Sami Flodrops de l'association Utopia 56. Il y a plus d'un mois, des personnes migrantes se sont installées dans le parc des Hautes-Ourmes, dans le quartier du Blosne à Rennes. Des familles entières, une dizaine d'enfants dont le plus jeune est âgé d'à peine un an. Au total, une quarantaine de personnes vit dans des tentes de camping.
Gulizar est arrivée de Georgie en 2018 avec son mari et ses trois enfants. Ils sont en attente d'une régularisation pour raisons de santé. Eux vivaient jusque-là dans un squat rue de Vezin, évacué ces derniers jours. Ils ne savent pas où ils iront et conjuguent avec cette incertitude permanente : "C'est très difficile pour nous. On a fait l'hôtel, la rue, six mois dans un gymnase, le squat."
"Toujours le même refrain"
Avec la fin de l'état d'urgence sanitaire et de la trêve hivernale, les expulsions de squats se multiplient. Ceux qui bénéficiaient d'un sursis dans des centres d'accueil de demandeurs d'asile ou des logements d'urgence se retrouvent aussi à la rue."C'est toujours le même refrain, relate Sami Flodrops. La mairie nous dit que 950 personnes sont déjà hébergées chaque soir et qu'elle ne fera pas plus".
Les associations présentes aux Hautes-Ourmes craignent de manquer de matériel. "Il faut faire le nécessaire pour que ces familles puissent a minima disposer d'une tente puisque, malheureusement, c'est la seule réponse que l'on obtient aujourd'hui en termes d'hébergement".
Utopia 56 souhaiterait que la mairie use de son pouvoir de réquisition car, dit l'association, "des bâtiments vides, il y en a partout, en pagaille, des appartements inoccupés, des foyers. En plus, on sait tous que les clubs sportifs sont à l'arrêt pendant l'été et que les gymnases pourraient être mis à disposition".
Une histoire qui se répète dans la métropole rennaise puisqu'en 2019, un campement avait aussi vu le jour dans le parc des Gayeulles, regroupant jusqu'à 300 personnes. "Il faut imaginer que ces gens, ils ont du stress de leur passé, du stress vis-à-vis de leur avenir et en plus du stress de leur présent, c'est une inhumanité complète pour eux en fait" réagit Gwenn, bénévole pour le collectif "Ici et maintenant".
Contactée, la mairie de Rennes n'a pas souhaité s'exprimer. Elle rappelle que ces questions relèvent d'abord de la compétence de la préfecture d'Ille-et-Vilaine.