Avec "La Collection", une création de la pièce d'Harold Pinter au TNB, Ludovic Lagarde pose la question de la suspicion et du mensonge dans le couple. Ceci n'est pas une infox: à l'heure du numérique, le mensonge (dans le couple) va bien.
La pièce de théâtre "La Collection" du dramaturge britannique Harold Pinter est présentée jusqu'au 25 janvier au TNB à Rennes, dans une mise en scène de Ludovic Lagarde, avec notamment Mathieu Amalric. Une création en résidence, avant une tournée en France.
Deux appartements, deux couples, Bill, c'est Micha Lescot, Harry, Mathieu Amalric. De l'autre côté, Stella, Valérie Dashwood vit avec James, Laurent Poitrenaux.
Entre ces quatre-là, il y a la recherche de la vérité. Stella a-t-elle passé une nuit avec Bill ? C'est ce que James, son mari, cherche à savoir... et c'est toute la trame de "La Collection", en forme de roman noir.
"Il y a un climat particulier, envoûtant, il y a un venin qui se propage dans la pièce " indique Ludovic Lagarde. Le sujet, "la question de la vérité et du mensonge", semble toujours aussi contemporain, bien que la pièce d'Harod Pinter ait plus de 50 ans.
Krystell Veillard, Christophe Rousseau
Entre haine et sarcasmes, tous les personnages mentent dans cette pièce d'Harold Pinter assez sombre, presque cruelle, mais drôle aussi, sur des êtres, qui n'arrivent pas à se comprendre. Une pièce où les non-dits, les silences, sont particulièrement significatifs.
"Finalement, le désamour, la trahison, la volonté d’aller voir ailleurs, le fantasme, l’imagination... rien n’a changé d’une certaine manière" constate Ludovic Lagarde, "mais c’est intéressant de voir que rien n’a changé malgré le fait de la révolution numérique".
Il y aurait toujours autant de zones d'ombre. Et même pire estime Ludovic Lagarde, "avec le bullshit, les fake news, les manipulations, les théories du complot, on y voit encore moins clair".
La Collection est à découvrir au Théâtre national de Bretagne, jusqu'au 25 janvier, puis à Lyon, à Reims et à Paris.