Rennes : "Joyeux", le café qui place le handicap au coeur de la ville

Ce mercredi 20 décembre, un café d'un nouveau genre a ouvert ses portes dans le centre-ville de Rennes. Au comptoir, en cuisine comme en salle, les employés sont tous atteints d'un handicap mental. L'objectif : "les sortir du milieu protégé et les ouvrir au monde "ordinaire"".

En salle comme en cuisine, une dizaine de jeunes s'active. Tout doit être fin prêt pour l'ouverture, ce mercredi 20 décembre, du premier café "Joyeux". Situé en plein centre-ville, rue Vasselot, il s'agit du premier "coffee-shop" de Rennes à employer des serveurs et cuisiniers atteints d'un handicap mental.

Vianney, Brandon, Cécile, Mathilde... tous sont atteints d'une déficience, de type trisomie 21 ou autisme. Mais bien au-delà du handicap, ce qui transparaît plus que tout, c'est leur volonté de bien faire.

"Notre esprit n'est pas associatif, nous sommes une vraie entreprise", explique Yann Bucaille Lanrezac, entrepreneur et fondateur du café Joyeux. "Nous avons volontairement choisi des locaux dans une rue très passante. Notre but n'est pas de mettre en scène le handicap, mais d'offrir à ces jeunes une réelle insertion" dans le monde du travail.




C'est la rencontre entre deux mondes. Nous voulons les sortir du milieu protégé et les ouvrir au monde "ordinaire".


Certains ont déjà une petite expérience dans la restauration. "Nous avons adapté l'emploi du temps selon les capacités et les envies de chacun, précise Olivier Poizat, manager. Par exemple Vianney, qui est autiste, se sent plus à l'aise en cuisine ou au comptoir qu'au service en salle. Mais notre but est aussi d'arriver à les former à d'autres postes, de développer leur polyvalence et leur autonomie".


Par excès de bonne volonté, Fabian, 19 ans et atteint de trisomie 21, apporte deux cafés au lieu d'un. "Nous avons encore besoin de rodage", confie Olivier Poizat. Et pour cause : tous sont pour l'instant en formation, employés sous le statut de stagiaire.

"Nous travaillons actuellement avec l'ESAT du Pommeret, à Bréal-sous-Montfort, l'ESAT l'Olivier de l'Arche à Bruz et l'IME Les Ajoncs d'or à Montfort-sur-Meu, qui accompagnent six serveurs dans leur intégration et leur formation", précise Grégoire Jalenques, éducateur spécialisé, responsable pédagogique et "développeur de talents" au sein du café. "Ils seront ensuite, s'ils le souhaitent, salariés du café Joyeux".

Par ailleurs, "dès que nous réussirons à toucher des bénéfices, les dividendes seront intégralement reversés à la fondation Émeraude Solidaire, qui collecte déjà des fonds aux entreprises pour les reverser aux associations", indique Yann Bucaille Larenzac.

À Rennes, les peintures sont encore fraîches mais l'équipe rêve déjà à la suite. "Joyeux prépare l'ouverture de son implantation parisienne mi-2018 et envisage un déploiement dans des grandes villes de province fin 2018", indique la réponsable communication Valérie-Anne Laudet

 

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