Le concert chez l'habitant, ce n'est pas nouveau. Mais le festival I'm From Rennes, qui met les groupes locaux à l'honneur, en a fait l'un des points forts de sa programmation. Et ça lui va bien.
"On va rester groupés, et on ne fait pas trop de bruit dans l'escalier..." Cédric Bouchu, l'un des programmateurs d'I'M From Rennes, ressemble à un guide-conférencier sur la Place du Parlement. Le groupe d'une trentaine de personne sait tout juste qu'il va dans "un super appart", et qu'il faut bien entendu faire attention "à ne pas renverser sa bière".
Arrivés chez Olivier, le maître des lieux qui "trouve l'idée sympa", on découvre un salon-cuisine d'une centaine de mètres carré, poutres-ap', que ni le mini-studio de Radio Campus Rennes, ni les instruments du trio GüzII, ne parviennent à combler.
Il faudra le renfort du public, une cinquantaine de personnes, pour remplir l'espace et se tasser suffisamment pour recréer l'ambiance de bar, la bière par terre en moins.
Concert spaghetti des bandits masqués de GüzII dans un appart dédies aux templiers et aux avions. #imfromrennes pic.twitter.com/QgUzG6jwRk
— stéphane grammont (@stefsg) September 23, 2014
Les concerts en appartement, pour I'M From Rennes, ne sont pas un gadget. Ni un palliatif au manque de lieux de concerts pour la cinquantaine d'artistes programmés. "On en a fait un l'année dernière, et ça nous a beaucoup plu. Du coup on en fait six cette année" explique Cédric Bouchu. Des groupes qui doivent s'adapter aux lieux, en jouant en acoustique, ou en adaptant leur format.
Chez Olivier, le public semble apprécier la proximité avec GüzII. Le trio, formé au "rock de rue", est plutôt avare de discours et de bonnes blagues. Mais pas de mimiques, ni de gags musicaux. De Moriconne à Mahmoud Ahmed, GüzII semble s'amuser avec des duels de reprises.
A quelques rues de là, Auden est seul avec sa guitare. Après les Francofolies de la Rochelle où il a réuni 20 000 personnes, après une tournée dans toute la France, le voilà chez lui, à Rennes. Ou plutôt chez Stéphane. Enfin, on ne sait plus très bien. "Je ne savais plus si l'artiste était chez moi, ou si moi j'étais chez lui" s'étonne, ravi, Stéphane, qui voulait "une vraie rencontre". Et qui l'a eue.
Bien sage, la trentaine de trentenaires est assise au fond du salon et goûte les balades d'Auden, qui les trouve "assez studieux". "Là ils étaient un peu timides, mais ils fredonnaient les paroles, et ça c'est assez gratifiant, je dois l'avouer".
Il reste trois appartements à investir le jeudi 02 octobre pour voir Sapin, Granphantom et Slim Wild Board. Mais attention, même si c'est gratuit, les places sont chères. Et il faut réserver.