Ils seraient 70 millions dans le monde, 4 millions en France. Une soixantaine de sourds se sont réunis à Rennes, ce jeudi, afin de sensibiliser les habitants au manque de reconnaissance que leur langue subit.
Difficile de s'imaginer que la langue des signes a été interdite à l'école par un congrès international en 1880. Et pourtant. Aujourd'hui, des progrès ont été faits, indéniablement, mais la langue des signes et ses locuteurs, les sourds, sont toujours en mal de reconnaissance. C'est pourtant la seule que leur permet de vivre "normalement".
Une marche symbolique entre Paris et Milan a débuté le 18 mai et s'achève demain, vendredi. Une centaine de personnes étaient ce jeudi à Rennes, après être passés par Brest, Auray, et Saint-Brieuc.
Dans un communiqué, l'OSS 2007 (opération de sauvegarde des sourds) dénonce notamment "l'emprise de la médecine qui se fait fort de solutionner [leur] problème par la biotechnologie et la génétique". Avec 70 millions de sourds dans le monde, dont 4 millions en France, le mouvement revendique le statut de "minorité ethno-linguistique". Il réclame aussi à l'Etat français l'inscription de la langue des signes dans la Constitution, en tant que langue de France.Nous voulons être regardés, non plus comme des handicapés de l'ouïe, mais comme des êtres humains à part entière.
Le reportage de Catherine Jauneau
A Rennes au sein de l'ecole du Landry, il existe depuis un an une classe bilingue de maternelle. C'est la seule en Bretagne. Les enfants sourds y reçoivent un enseignement à la fois de la langue des signes, et du français écrit. Tous nés de parents sourds, les 8 élèves de la classe reçoivent cette éducation conforme à leur langue maternelle.Intervenants:
Kelly Schrotmann ( Enseignante Sourde), Xavier Debroise (Chef de Service Etablssement Médico-social Kerveiza)