Ce samedi après-midi, un collectif d'étudiants s'est mobilisé au centre-ville de Rennes pour changer les mentalités sur le harcèlement de rue subi par les femmes au quotidien.
"Hé sale pute, réponds-moi, j'te baise !", "Hey, toi, tu respires le cul", "Sale pute !"... Sur le mur des témoignages mis en place par le collectif d'étudiant "La Main aux fesses", les insultes se multiplient. De "Mademoiselle, vous êtes charmante !" à une main aux fesses, 100% des femmes qui utilisent les transports en commun ont déjà été victimes de harcèlement au moins une fois dans leur vie.
Alors ce samedi après-midi, le collectif s'est mobilisé, en partenariat avec les associations féministes de Rennes, notamment Stop Harcèlement de Rue 35, Osez le Féminisme 35 et le collectif féministe de Rennes 2.
"Quand on commence à vieillir, on est traitées de cougar. Et quand les adolescentes deviennent des jeunes femmes, elles ne sont jamais en sécurité", témoigne Manon. "Il y a toujours cette différence homme-femme. Pour l'homme, on reste un objet." Chiara ajoute : "Moi, je ne dérange personne, donc je n'ai pas à subir ce genre de dérangements."
Harcèlement de rue : quand le "bonjour mademoiselle" vire au "salope, va te faire foutre"
Arrêter le harcèlement
Interpeller l'entourage, ne pas hésiter à dire "stop" à l'agresseur, faire semblant d'appeler la police, autant de conseils donnés par "Stop harcèlement de rue". Mais parfois, les mots ne suffisent pas. Un soir, une voiture s'arrête devant Manon, et un passager la tire pour la faire entrer dans le véhicule. "Ce jour-là, j'ai pris ma matraque, je l'ai sortie, je lui ai donné un coup dans le genou. J'ai eu super peur. Le conducteur lui a dit 'Ça ne vaut plus la peine, viens, on se casse', et j'ai pu rentrer chez moi."
Le phénomène de harcèlement de rue est insidieux. Il bénéficie d'un vide juridique, car le harceleur est rarement identifié.
Plus d'informations sur le site internet de "Stop Harcèlement de rue".