Rennes : plus de 300 personnes se rassemblent contre la loi de "sécurité globale"

A l'appel de plusieurs associations et syndicats, plus de 300 personnes se sont rassemblées ce mardi 17 novembre place de la République à Rennes. Ils s'opposent à la proposition de loi de "sécurité globale" et sont contre "la ré-intoxication du monde" de Notre-Dame-Des-Landes. 

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Ils sont arrivés peu après 10h30, jeunes, moins jeunes, seuls, en famille, en petit groupe, avec ou sans pancarte, mais tous avec un masque. Les organisateurs de ce rassemblement dont ANV-COP21 (mouvement populaire et non-violent pour relever le défi climatique), le syndicat Solidaires, Alternatiba (mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale) ou encore Résistance écologiste de Rennes (collectif autonome pour une écologie révolutionnaire, anticapitaliste, décoloniale et féministe) avaient appelé à se retrouver mais en respectant les précautions sanitaires, "conscient∙e∙s de la gravité de la situation liée à l'épidémie de Covid-19". 

Le rassemblement n'avait pas été interdit par la préfecture. Les forces de l'ordre étaient peu ou pas visibles depuis la place de la République.


L'objectif principal pour la grande majorité de ces manifestants était de dire non à la loi "sécurité globale" et à son article 24 qui sont débattus ce mardi 17 novembre à l’Assemblée nationale. Une loi qui permettrait de mieux protéger la police. L'article 24 de cette loi prévoit de lourdes sanctions contre toute personne qui diffuserait le visage ou tout autre élément d'identification d'un policier ou d'un homme en opération dans le but de porter "atteinte à son intégrité physique ou psychique" .

Un texte inacceptable pour Laurent, retraité de 67 ans qui y voit une loi liberticide, arbitraire et qui touche aux libertés de chacun.
Pour Avelyne Villain, du mouvement Extinction Rebellion Rennes, "ce n'est pas de loi liberticide ou de loi de sécurité globale dont on a besoin mais par exemple de loi de santé globale en ce moment de crise sanitaire et non de décisions prises par le chef de l'Etat dans le secret du conseil de défense".

Justine, jeune femme en recherche d'emploi, a tenu à être présente pour "éviter de me retrouver dans un monde qui ressemble encore plus à celui du roman de Georges Orwell "1984" où on ne peut plus rien faire sans être fiché ..." "On s'est aperçu que pendant la crise de la Covid nos libertés étaient restreintes ... on nous prend pour des enfants en fait, et moi je n'ai pas envie de ce type de monde".
 

Pourquoi la loi de "sécurité globale"a-t-elle tant de détracteurs?


Cette proposition de loi prévoit entre autres de renforcer les moyens des polices municipales, de structurer le secteur de la sécurité privée et des dispositions pour protéger les forces de l'ordre. 

L'article qui focalise le plus d'attention est l'article 24. Il prévoit une peine d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende en cas de diffusion, "par quel que moyen que ce soit et quel qu’en soit le support" de "l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police".
L'article précise que cette interdiction s'applique quand le but de la diffusion est de porter "atteinte à l'intégrité physique ou psychique" des forces de sécurité. Cela interdirait dans ce cas là, la diffusion des images sur les réseaux sociaux avec les visages des policiers sans floutage.

Les détracteurs du texte craignent notamment une restriction de la liberté d'information. L'intersyndicale SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, SGJ-FO, la Ligue des droits de l'homme et les fédérations internationale et européenne de journalistes ont estimé dans un communiqué commun que la proposition de loi avait "pour objectif réel de restreindre le droit des journalistes et la liberté de la presse de manière disproportionnée par rapport à la réalité de la menace"La Défenseure des droits a également alerté sur les "risques considérables" d'atteinte à la "liberté d'information" que soulève cette proposition de loi. 

Place de la République à Rennes, les prises de paroles lors de la tribune libre ont duré plus d'une heure. Vers 12h30, plusieurs petits groupes se sont dispersés dans les rues avoisinantes, suivis par les forces de l'ordre. Ces dernières ont procédé à 29 verbalisations "pour défaut de port du masque ou d'attestation ou interdiction de se rassembler à plus de six" selon le commissariat de police.
 
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