La rénovation énergétique des habitations se retrouve au cœur des politiques publiques. Des travaux deviennent en effet essentiels pour concilier des impératifs pécuniers et environnementaux. Comment sont aidés les ménages qui se lancent dans cette rénovation ?
A, B, C, D, E, F, G, ces lettres sont bien connues des propriétaires ou locataires. Elles désignent la performance énergétique des logements. Depuis juillet 2021, ce classement a été modifié avec l’ambition de réduire au maximum les biens trop énergivores. Concrètement, ceux-là sortiront du parc locatif privé, s’ils ne sont pas rénovés.
La rénovation énergétique devient donc un enjeu. En plus de réduire les factures, elle doit aussi diminuer notre empreinte carbone. En France, l’habitat représente un cinquième des émissions de gaz à effet de serre. Pour les particuliers qui doivent envisager cette rénovation, plusieurs aides sont possibles.
Des choix pour l'environnement
A Rennes, Fanny et Guillaume ont acheté et entièrement rénové une maison de 91m² . Dès le départ, ils ont visé un logement BBC, bâtiment basse consommation. "On vit beaucoup chez nous. On s’est dit, quand on eu ce projet de maison, que c’était un des gros leviers en tant que citoyen pour agir sur nos consommations et notre impact sur l’environnement, globalement", relève Fanny.
Pour parvenir à une bonne performance thermique, le couple n’a rien négligé. Il a travaillé sur les parois de la maison, l’isolation des murs et de la toiture. Les menuiseries aussi ont été changées. Le choix des matières a été important, comme le chaux chanvre. "Le chanvre va permettre d’isoler d’un point de vue thermique et le complexe chaux chanvre permet d’isoler aussi d’un point de vue acoustique, ce qui dans notre cas était très intéressant avec des murs mitoyens", explique Fanny.
En plus de tout ça, il a fallu penser aux équipements comme une nouvelle chaudière, un système de ventilation.
Coût total engagé sur cette rénovation énergétique ? 33 625 €, avec différentes subventions à hauteur de 13 708 €. Le résultat s'avère très concret. Leur logement est passé d’une classe énergétique F soit mauvaise, à B très bonne performance
"Et l’autre gros intérêt c’est que les travaux qu’on a engagés ça permet aussi d’avoir un cocon chez nous dans lequel on se sent bien, où il fait bon et c’est agréable au quotidien".
Des associations référentes et des coups de pouces financiers
Pour leur projet, Fanny et Guillaume ont été accompagnés par une association référente. Il en existe une trentaine en Bretagne, avec 86 conseillers répartis sur le territoire. Dans le pays de Rennes, c'est l'Agence Locale de l'Énergie et du Climat (ALEC) qui guide les particuliers.
Ici, six personnes établissent les besoins, balisent l’aspect technique et logistique des projets. En 2021, 2000 ménages ont bénéficié du soutien de l'ALEC. Des diagnostics directement à domicile sont possibles, du prêt de matériel aussi comme des caméras thermiques pour faire le point et une analyse.
Victor Chalmel, conseiller en rénovation énergétique pour l'ALEC rappelle : "On va essayer de voir avec les particuliers quels sont les travaux qui sont les plus importants à prioriser, sur le logement. Ils ont souvent des a priori en tête en venant - il faut que je change mes fenêtres - souvent c’est le cas typique qu’on a, alors qu’en fait il y a potentiellement d’autres travaux à faire qui peuvent être plus intéressants d’un point de vue économie d’énergie et puis au niveau économie financière". Il ajoute :" Et puis il faut aussi rentrer vraiment dans le détail technique en termes de ce que ça implique comme contraintes pour le logement, des matériaux à utiliser, d’aspects aussi esthétiques".
Au cours des entretiens, Victor Chalmel fait également le point sur l'aspect financiers. Différentes aides existent :
- aides nationales comme ma Prime Rénov
- le dispositif des Certificats d’économie d’énergie liés aux fournisseurs d'énergie
- l’éco prêt à taux zéro
- des aides locales, selon les territoires
La plupart de ces aides seront versées une fois les travaux réalisés, pour les autres attention de ne rien commencer avant que les démarches soient validées. "Certains ménages arrivent chez nous et ont déjà réalisé ou payé les travaux ce qui fait qu'ils ne sont plus éligibles" souligne Victor Chalmel. Prudence aussi avec le démarchage à domicile et les fameuses offres à 1 euro.
La rénovation énergétique va devenir un passage obligé. Le gouvernement se donne en effet jusqu’en 2050 pour que tous les logements passent en classe énergétique A et B.