"Nous sommes contents pour eux, ils vont pouvoir rouvrir, comme quoi c'est possible de revenir sur des décisions de justice". Pierre Clolus, restaurateur et membre du collectif "On va tous trinquer" attend beaucoup du rendez-vous en préfecture obtenu suite à la manifestation tenue à Rennes.
Place de la mairie à Rennes, ce 30 septembre, 400 professionnels de la restauration manifestent sous les fenêtres de Nathalie Appéré. Au même moment le tribunal administratif de Rennes statue sur l'arrêté de la préfecture d'Ille-et-Vilaine imposant la fermeture des salles de sport de Rennes dans le cadre des mesures pour limiter la propagation du coronavirus.
La colère est grande. Elle se mélange à la crainte des dépôts de bilan et à la satisfaction d'être présents en nombre pour défendre leur cause.
Dans le métier, nous sommes tous indépendants, isolés. De se retrouver ensemble, cela donne de l'espoir.
La révolution des casseroles
Le collectif "On va tous trinquer", réunit des professionnels de la restauration : bars, restaurants et autres professionnels de la filière qui souhaitent pouvoir continuer à travailler, tout en respectant des mesures de protection contre l'épidémie de Covid.
Les revendications sont claires. Ils demandent le soutien des élus et des assureurs, une négociation sur les mesures d'ouvertures des établissements et une aide pour les salariés et les dirigeants d'entreprises.
Au son des casseroles, ils demandent à se faire entendre et veulent être soutenus par les élus locaux, en premier lieu, par madame la maire de Rennes, Nathalie Appéré.
Pierre Clolus, gérant du restaurant l'Ambassade dans le centre de Rennes le répète : "Nous sommes capable d'ouvrir dans de bonnes conditions".
Un premier rendez-vous en mairie
Le message a été entendu par l'élue de la ville. Au sortir de cette première rencontre, le collectif est satisfait : "Madame Appéré nous a proposé de faire une demande de rendez-vous avec la préfecture".
Les membres du collectif reçus à la mairie souhaitent également un échange avec des représentants de l'Agence Régionale de Santé pour "avoir les preuves de notre responsabilité dans les contaminations". Ils ajoutent : "Pourquoi serions nous plus dangereux qu'un bus ou un amphithéâtre d'université ? Nous souhaitons être dans la concertation."
Même si ces professionnels ont bien conscience que la mairie n'a pas de pouvoir de décision sur ces mesures de fermeture ou de fermeture anticipée, il considèrent cependant comme nécessaire à leurs yeux d'avoir la collectivité comme porte-voix.
Les salles de sport ont gagné
Le collectif a obtenu son rendez-vous en préfecture. Cette première victoire apporte un peu d'espoir dans un horizon bouché depuis le 14 mars dernier. La suspension de l'arrêté ordonnant la fermeture des salles de sports et gymnases également.
Le tribunal administratif de Rennes vient en effet de suspendre ce jeudi 1er octobre l'arrêté de la préfecture d'Ille-et-Vilaine imposant la fermeture des salles de sport de Rennes dans le cadre des mesures pour limiter la propagation du coronavirus.
Le tribunal a estimé qu' "en l'état des données et informations soumises au tribunal, les salles privées de sport ne pouvaient pas être regardées comme des lieux de propagation active du virus Covid-19".
Le tribunal a ajouté que la mesure n'était pas "nécessaire et adaptée aux buts poursuivis" de lutte contre le virus.
Cette décision de justice conforte Pierre Clolus : "si nous avançons de bonnes propositions pour sécuriser les établissements, pour renforcer les contrôles et garantir les mesures sanitaires, nous pouvons être entendus".
Affaire à suivre, à Nice et Bordeaux, les salles de sport et de fitness ont perdu leurs procès.