Le Covid, encore et toujours. Un collectif de bars et restaurants se réunit depuis l'annonce de la fermeture anticipée à 22h. Ils sont déjà une soixantaine, et prévoient une manifestation ce mercredi 30 septembre devant la mairie de Rennes à 17h. Objectif : être entendus, et surtout soutenus.
Le collectif se nomme : "On va tous trinquer". Ces professionnels demandent à être entendus par la mairie de Rennes et la préfecture.
Collectif, page Facebook, lettre ouverte, logo rageur et poing levé... la fronde s'organise.
Maxime Somson, patron d'un bar de nuit à Rennes (Le Petit Vélo) explique : "Je suis membre de l'UMIH, le syndicat interprofessionnel des bars, restaurants et hôtels, mais cette structure, pour l'heure, n'est pas adapté à nos revendications."
Il poursuit : "Dans ce collectif, nous souhaitons intégrer tous les métiers de notre filière, du patron de bar aux intermittents, les DJ qui travaillent dans nos établissements par exemple, du restaurateur au maraîcher qui lui livre des légumes frais. C'est toute une filière qui est impactéee, pas simplement les bars de nuit."
Nous n'avons aucun soutien, qu'allons nous devenir ? Et les précaires que nous embauchons ? C'est une casse sociale qui se prépare. Et rien. On veut trouver des solutions ensemble, alors on s'organise en collectif. Nous refusons d'être les victimes des errements de la politique sanitaire actuelle.
Présents pour représenter le collectif, Eric Billon du Penny Lane exprime son désarroi: "À Lille, Marseille et Paris, les élus et les commerçants ont discuté. Ils ont pu trouver des ajustements, ensemble".
Nous avons besoin du soutien de nos élus, comme à Marseille, à Lille, ou à Bordeaux. A Marseille, les 15 jours de fermeture sont devenus 7 jours reconductibles, ils ont pu obtenir deux jours supplémentaires d'ouverture pour écouler leurs stocks. Ici, les décisions sont unilatérales, sans concertation.
"Que fait la police ?"
Une fermeture que ces professionnels considèrent comme une punition. "La vidéo d'une fête sans contrôle dans un bar à cocktails rennais a circulé dernièrement sur les réseaux sociaux. C'est remonté jusqu'à la préfecture. Résultat : c'est toute la profession qui est sanctionnée, pour un ou deux mauvais comportements, alors que la majeure partie d'entre nous respectons les règles. Masques, gel, respect scrupuleux des horaires..."
Depuis cet été le syndicat de l'hôtellerie (UMIH) demande à la préfecture des contrôles dans les bars et restaurants, pour sanctionner ceux qui ne respecteraient pas les règles. "Depuis le mois de juin, il n'y a eu qu'un seul contrôle. 15 propriétaires de bars ont écopé d'un rappel à la loi. Nous réclamons ces contrôles, pour attester de la bonne tenue de nos établissements, mais il ne se passe rien" déplore le collectif.
Les policiers nous le disent, depuis la fermetures anticipée des bars à 23h, les plaintes pour tapage nocturne dans les immeubles de la ville ont augmenté de 20%. Ils nous parlent de descentes dans des appartements bondés,... Fermer les bars, où nous faisons respecter les gestes barrière, ne fait qu'empirer les choses.
Le collectif dit ne pas vouloir contester le nouvel arrêté préfectoral de fermeture à 22h, comme l'a fait l'UMIH, sans succès, pour le précédent arrêté à 23h. Ce qu'ils réclament, c'est de la concertation, une lisibilité sur l'avenir. Les membres du collectif se disent persuadés d'être les prochains sur la liste. "Dans ces conditions, on ne sait pas s'il faut investir, passer des commandes, renouveler des contrats de salariés,... c'est l'inconnu. La préfecture et la mairie doivent parler avec nous!" - Pierre Clolus, patron du restaurant l'ambassade.
Les demandes du collectif :
- Avoir un rendez-vous en Mairie et en Préfecture
- Pouvoir négocier les mesures d'ouvertures
- Une compensation intégrale de leurs pertes d'exploitation, la prise en charge des salaires des salairiés et des dirigeants
- Une obligation de soutien de la part des assureurs
- Un moratoire sur les charges
Pour faire réagir les élus et la préfecture, une manifestation sera organisée à 17h ce mercredi 30 septembre place de la mairie et une pétition sera prochainement en ligne sur la page facebook du collectif.