Le Space, vitrine de l'élevage français et tremplin pour l'exportation

Veaux, vaches, cochons, couvées ont rendez-vous de mardi à vendredi à Rennes pour la 32ème édition du salon international de l'élevage (Space), vitrine de l'élevage français et tremplin pour ses exportations.

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La "grande force du Space", selon Anne-Marie Quéméner, commissaire générale, repose sur "la variété des pays qui y sont représentés", plus d'une centaine, parmi les exposants et les visiteurs. En 2017, sur les 115.000 entrées, le salon a accueilli près de 15% de visiteurs étrangers, intéressés par les innovations technologiques ou la perspective de marchés à l'exportation, mais aussi par le savoir-faire et le modèle de sécurité sanitaire développé par l'élevage français.

Pour répondre à cette demande, deux journées spécifiques consacrées à l'élevage avicole et porcin sont prévues à l'intention des Africains de l'ouest. "Ils nous demandent comment on a fait pour développer ces filières chez nous. On va leur expliquer et partager nos informations avec eux", développe Anne-Marie Quéméner.
 

Dernières innovations


Ouvertes à tous, des visites d'exploitations ou d'outils de transformation permettent de présenter des exemples concrets. Près de 90% des visiteurs internationaux "ont découvert au Space des techniques, produits ou matériels qu'ils ne connaissaient pas avant", se félicitent les organisateurs. Plus de 1.400 exposants déployant leurs dernières innovations sont présents, dont plus du tiers venus de l'étranger. L'Allemagne, les Pays-Bas et l'Italie composent le trio de tête, suivis par les États-Unis.
 

Côté animaux, la ferme du salon abritera plusieurs centaines de bovins, de même que 200 ovins et caprins. Des animaux génotypés, aux "performances génomiques de haut vol" seront proposés dans des ventes aux enchères. L'accent sera mis aussi cette année sur la race Limousine lors d'une présentation spéciale avec une "opportunité unique de voir sur un même lieu la descendance de 20 taureaux" ainsi que "neuf taureaux avec leurs descendances".
 

Améliorer l'attractivité des métiers


Au-delà de sa vocation commerciale, le Space sera l'occasion d'échanges sur des thèmes aussi variés que le bien-être animal, la sécurité sanitaire, la gestion des données, la transmission des exploitations ou les attentes sociétales vis-à-vis de l'élevage. L'amélioration des conditions de travail est également une des dominantes de l'édition 2018. "Il est nécessaire de consacrer davantage de temps à cette problématique", estime André Sergent, président de la chambre d'agriculture du Finistère, également en charge de "L'espace pour demain" où sont présentées les innovations technologiques censées faciliter la vie des éleveurs. Il s'agit de "réduire l'astreinte et les tâches répétitives". 

"Globalement, les exploitations s'agrandissent mais les conditions de travail ne suivent pas et il faut y remédier", relève M. Sergent. "Favoriser le confort des éleveurs, dit-il, est aussi un moyen d'améliorer l'attractivité des métiers dans toutes les productions" où de nombreux emplois restent à pourvoir. 
 

Contexte difficile


Le salon se déroule dans un contexte persistant de morosité pour les éleveurs qui continuent de réclamer de meilleurs prix d'achat de leurs productions, en particulier en porc et en lait.

De plus, les États généraux de l'Alimentation (EGA), voulus par le gouvernement avec l'objectif affiché de permettre une meilleure prise en compte des coûts de production et dont les éleveurs espéraient beaucoup, n'ont pas convaincu pour le moment, malgré la signature d'une charte par les industriels et les grandes surfaces. "C'est la grande désillusion (...) On y avait mis beaucoup d'espoir et il y a beaucoup de questionnements à l'heure actuelle dans les campagnes", souligne le président de la chambre d'agriculture de Bretagne, Jacques Jaouen.


Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, est attendu mardi dans les allées du salon.
 
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