Ce dimanche 30 juin 2024, le résultat du premier tour des élections législatives pourrait engendrer de nouvelles manifestations. À Rennes, dans les commerces souvent la cible des casseurs, on s'attend à une soirée agitée. À l’inverse, dans les communes extérieures, les commerçants ne sont pas inquiets.
À Rennes depuis le résultat des Européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les manifestants descendent dans la rue pour s’opposer à l’extrême droite. Les commerçants du centre-ville s'attendent donc à des rassemblements dimanche soir.
Il y a une part d'inquiétude parce qu'on ne sait jamais trop ce qui peut se passer. Imaginons un caillou ou un flash-ball qui dévie de sa trajectoire.
Malvern Grosset-PeltierResponsable d'un magasin de cigarette électronique à Rennes
Malvern Grosset-Peltier est responsable d'un magasin de cigarette électronique et selon lui, sa boutique n'est pas à l'abri des dégradations : "Il y a une part d'inquiétude parce qu'on ne sait jamais trop ce qui peut se passer. Imaginons un caillou ou un flash-ball qui dévie de sa trajectoire ou des groupes de personnes qui se mettent juste devant la boutique, un tir mal placé, et c'est pour notre poire".
Baisse de fréquentation attendue dimanche soir
Les banques, ciblées lors de précédents rassemblements, gardent leurs panneaux sur leurs vitrines. De son côté, Charlie Benevolo, barman, craint une baisse de fréquentation : "Il y a des clients qui ne vont pas venir parce qu'il y a un risque de manifestations avec des gazages, des lacrymos, des grenades de désencerclement et qu'ils craignent pour leur sécurité. C'est clairement un manque à gagner pour nous" conclut-il.
Suite à la victoire du RN aux élections européennes, une quinzaine de commerces ont été dégradés, selon l'association de commerçants "Le Carré Rennais. Laurence Taillandier, sa co-présidente, souhaite que la situation s'apaise : "Ce qu'on peut espérer, c'est qu'il y ait suffisamment de recul pour accepter le vote démocratique et que le commerçant ne soit plus la première cible visée par ceux qui ne voient pas les choses de la même manière".
Moins de tensions en périphérie de Rennes
La situation est différente en périphérie de Rennes. À Bruz, commune limitrophe, pas d'inquiétudes particulières. Pour Jules Courtel, gérant du bar l'Ostal, "Ici, ça n'est pas comme à Rennes. On ne ressent pas de tensions. C'est une ville assez dortoir. On pense que les gens vont aller voter et rentrer chez eux dans le calme". Verdict dimanche soir.
(Avec Antoine Calvez)