Ils étaient plusieurs centaines d'étudiants à participer à l'assemblée générale de Rennes 2. Les prises de parole se sont succédé plus de 4h pour savoir si le blocage continuait pour protester contre le projet de réforme pour l'accès à l'université. Le vote a conclu à la reconduite du blocage.
Peu avant 17h, après plus de 4h de débats, le vote à main levée a abouti à une reconduite du blocage de la fac de Rennes 2 jusqu'au lundi 16 avril, jour de la prochaine assemblée générale.Un vote à main levée
Ont été annoncés par les organisateurs de l'AG, les résultats suivants : 1 611 votants pour la poursuite du blocage, 880 contre et 58 abstentions pour 2 549 votants (un chiffre qui apparaît bien supérieur à ce qu'avaient comptabilisé les journalistes présents sur place).La première estimation annoncée d'un tiers des votants contre la reconduction du blocage pour deux tiers pour a été huée et contestée. Les "pour" et les "contre" se sont alors séparés pour être comptabilisés un par un. Au-delà des chiffres annoncés, le groupe formé par les "pour" était visiblement plus imposant que celui des "contre".
Votes de l'AG :
— Assemblée Générale - Rennes 2 (@AG_Rennes2) 10 avril 2018
Blocage reconductible jusqu'a l'AG de lundi
Appel au boycott des examens délocalisés dans les autres établissements
Le 10 améliorable et la validation de semestre.
Ce mardi 10 avril sonnait comme le deuxième jour de blocage de suite à la faculté Villejean à Rennes. Le président de l'Université Rennes 2, Olivier David, avait confirmé qu'en raison de la poursuite de ce blocage des principales entrées de la fac par des tables, chaises, etc, il suspendait la majeur partie des activités éducatives de la fac, pour des raisons de sécurité.
Plusieurs heures de prises de parole
Durant 4h, devant le hall B, plusieurs centaines d'étudiants et d'enseignants ont multiplié les prises de parole et débattu sur la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), et sur la plateforme Parcoursup. Une assemblée générale plus représentative que celle de la semaine dernière qui n'avaient réuni que quelques dizaines d'étudiants et dont le vote avait abouti au blocage de Rennes 2 ce lundi et mardi.
Le président de l'université avait fait savoir dès lundi qu'il appelait tous les étudiants à se rendre à l'AG afin de voter sur la suite du blocage ou non de la fac dans les jours à venir. Un appel peut-être entendu vu le nombre d'étudiants présents. De nombreux étudiants anti-blocage tenaient à être présents pour peser dans le vote de ce jour.
A noter que l'un des premiers votes à main levée a été de savoir si les caméras de télévision (dont France 3 Bretagne) pouvaient filmer l'assemblée générale. La réponse a été négative.
L'assemblée générale a vu peu après 13h, Alexis Corbière, député de la France insoumise (Seine-Saint-Denis), en déplacement pour soutenir les grévistes rennais de La Poste, intervenir au micro pour encourager les débats.
Confusion ce mardi matin
Ce mardi matin, des étudiants dénonçaient la confusion de la situation. Ils devaient passer des examens "délocalisés" dans d'autres bâtiments non bloqués mais n'avaient reçu le mail les informant du lieu précis, trop tard dans la matinée, alors que les examens avaient déjà commencé.
Une tribune des enseignants
Ce mardi matin, dans une tribune à franceinfo, 425 enseignants dénoncent une "réforme absurde" et expliquent pourquoi ils soutiennent les étudiants contestataires.
TRIBUNE. "Une sélection absurde" : plus de 400 enseignants-chercheurs dénoncent la réforme de l'accès à l'université
Sélection qui ne dit pas son nom, manque de places dans les facs... Des enseignants dénoncent sur franceinfo la réforme de l'université. franceinfo France Télévisions A Paris, Lille, Rouen... Ils ne sont plus étudiants, mais eux aussi appellent au retrait de la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE), et de sa fameuse plateforme Parcoursup.
Parmi ces 425 enseignants, des signataires de l'Université Rennes2. Joint par téléphone, l'un d'entre eux, Christophe Giudicelli, Maître de Conférences HDR, nous a expliqué que les 425 signataires ne représentaient qu'une infime partie des enseignants des facs françaises opposés à cette "réforme qui se fait à la truelle et à la matraque".