Selon une enquête lancée cette semaine par un syndicat d'étudiants, une grande majorité des étudiants de Rennes 2 dit rencontrer des difficultés scolaires, financières ou morales provoquées ou aggravées par la crise du Covid. Une situation qui s'est dégradée depuis le premier confinement.
3.700 étudiants sur les 21.000 que compte l’université de Rennes 2 ont à ce jour répondu à une enquête que mène depuis ce dimanche 8 novembre le syndicat d’étudiants indépendant Union Pirate. Une quinzaine de questions pour connaître leur situation en cette période de crise sanitaire, les difficultés rencontrées, tant sur le plan de l’enseignement, que financièr ou moral. De cette étude, le syndicat retient cinq grands résultats.
Les étudiants sont rentrés chez eux
Le premier est que suite au reconfinement, une majorité d’étudiants, 57 % de ceux qui ont répondu à l’enquête, est retournée vivre chez ses parents. Pour économiser un loyer ou ne pas rester isolé dans une chambre, un studio de quelques mètres carrés.
Les étudiants n’ont pas trop le moral
40 % affirment "aller bien ou très bien". Pour les autres, le sentiment est mitigé : 20 % déclarent aller "mal ou très mal". Une situation qui se dégrade si on se réfère à l'enquête menée par l’Université lors du premier confinement. "Je ne sais pas si c’est l’effet d’accumulation, le fait que ce soit la première fois, ou le fait que les nouveaux étudiants qui arrivent sont moins armés que les précédents qui avaient quand même fait un semestre complet avant que le confinement débute. Mais globalement, la situation a l’air plus dure cette fois-ci que la fois précédente", constate un réprésentant du syndicat d'étudiants.
La crise a provoqué ou aggravé leurs difficultés
80 % des étudiants disent rencontrer des difficultés d’ordres divers, qui peuvent se cumuler. Elles sont financières (25 %), psychologiques, scolaires (57 %), ou pratiques (mauvaise connexion internet; équipement inadapté pour 20 % des étudiants sondés).
Et la quasi-totalité des sondés (92 %) estime que la crise est à l’origine de ces difficultés ou qu’elle les a aggravées.
Une continuité pédagogique aléatoire
Seuls 25 % des étudiants jugent que la continuité de l'enseignement est "bonne ou très bonne", 17 % la qualifient de "mauvaise ou plutôt mauvaise". Pour 58 % des étudiants, elle est aléatoire . "D’un cours à l’autre, d’un jour à l’autre, ça peut changer. Parce que l’enseignant maîtrise ou ne maîtrise pas pleinement l’outil numérique ou parce qu’à certains moments, la connexion est bonne, à d’autres, elle ne l'est pas", explique le représentant d'Union pirate.
Des examens en ligne sous forme de dossier et devoir
C'est un plébiscite, et les réponses à la question sur le déroulé des examens universitaires découlent des difficultés évoquées. 91 % des étudiants souhaitent qu'ils se passent en ligne. 92 % même, sous forme de dossiers et devoirs à rendre pendant une période donnée et non à date fixe et heure fixe, ce qui selon le syndicat serait une simple réplique des examens sur table.
"Quand on est dans une salle de cours, les conditions sont les mêmes pour tout le monde. Quand on passe les examens chez soi, on n’est plus dans cette situation d’égalité. C’est donc normal que les répondants souhaitent pouvoir faire leurs examens au moment qui leur semble le plus propice, pour être sûr d’avoir une bonne connexion internet, ne pas avoir les petits frères, les petites sœurs à côté."