Urgences de Rennes: une patiente de 60 ans en attente d'une prise en charge, décède sur un brancard

Elle est arrivée lundi 12 mars aux urgences via le Samu pour des douleurs abdominales. Une sexagénaire est morte une heure après son admission alors qu'elle attendait sur un brancard, à l'accueil des urgences. Un drame survenu alors que le service était particulièrement surchargé.

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Ce lundi, 100 patients sont présents au même moment, aux urgences de Pontchaillou à Rennes, 25 attendent une prise en charge à l'accueil. Parmi eux, une femme de 60 ans, admise pour des douleurs au ventre. Contrairement à deux autres patients, la sexagénaire ne présente pas d'urgence vitale. Elle est donc installée sur un brancard à l'accueil en attendant d'être auscultée par un médecin. Des pompiers présents s'inquiètent de son état. Ils s'aperçoivent que la femme ne respire plus. Elle est prise en charge à ce moment-là, mais il est déjà trop tard. La sexagénaire est décédée.

Une autopsie a été pratiquée afin d'en savoir plus sur les circonstances du décès, mais la direction de l'hôpital ne souhaite pas communiquer les résultats par respect du secret médical.

Par ailleurs, ce mercredi 15, le Procureur de la République de Rennes a annoncé l'ouverture d'une enquête afin de déterminer les circonstances exactes du décès.

Des urgences saturées


Ce drame interroge sur les conditions d'accueil. Y-a-t-il eu dysfonctionnement?  "Les effectifs étaient au complet ce jour-là", indiquent les responsables des urgences, 7 médecins étaient présents. Ils reconnaissent, cependant la saturation des urgences depuis plusieurs mois. Ils parlent d'une augmentation de 10 à 12% depuis septembre et ont du mal à expliquer la situation, notamment au sortir de l'hiver. "Lundi, on peut penser à un retour de vacances et à l'effet tardif de la grippe." Mais de manière générale, les médecins des urgences expliquent que beaucoup de lits sont occupés par des personnes âgées en attente de soins de suite ou de places dans les Ehpad.

Des aménagements ont déjà été réalisés pour tenter de remédier à cette saturation. 43 lits supplémentaires ont été ouverts aux urgences de Rennes depuis la mi-novembre, dont 23 de manière pérenne. Mais l'équipe des urgences reste dépassée par l'afflux de patients toujours plus important, "les entrées ne cessent de croître et nous sommes comme les autres établissements, nous essayons de réagir".

Des situations identiques dans d'autres hôpitaux


De leurs côtés, les syndicats regrettent que la situation soit la même dans tous les hôpitaux de France. La CGT explique dans un communiqué qu'un drame identique s’est produit le 6 mars dernier au CHU de Reims: "les restructurations, avec fermetures de lits et réductions d’effectifs, continuent et vont encore s’accélérer". Philippe Blin, responsable FO du CHU parle également d'un manque de moyens : "on a 170 entrées par jour en moyenne, le temps d'attente est devenu insupportable". Il ajoute que les urgences, inaugurées en 2012 sont trop petites pour accueillir tous ces patients. Un CHSCT a été convoqué ce mercredi matin, par la direction. Elle s'est engagée à soutenir psychologiquement le personnel présent lundi, lors du décès de la patiente.

Un dispositif d'accueil "gradué" en fonction du nombre de patients


Suite à la mort de cette patiente, un nouveau dispositif d'accueil va être mis en place dans les jours qui viennent à Rennes. Il s'agit, à partir d'un certain nombre de patients accueillis, d'alléger le travail des infirmiers qui enregistrent les entrées aux urgences, elles ne feront plus de prises de sang ou de prémédication. Une équipe médico-soignante d'un autre service, comme celui de la réanimation par exemple, pourrait aussi être déplacée une ou deux heures aux urgences en cas de saturation extrême, expliquent les responsables des urgences de Rennes. 

Enfin, l'hôpital appelle la population à ne pas se rendre directement aux urgences, mais à passer par le 15 qui régule les appels.


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