Une femme âgée de 88 ans a été hospitalisée aux urgences de Saint-Malo le 3 février dernier. Selon sa famille, elle a passé onze heures sur place, sans avoir rien mangé ni bu et finira par rentrer chez elle en ambulance, nue sous sa blouse d'hôpital et pieds nus. L'hôpital a ouvert une enquête.
Âgée de 88 ans, Paulette habitante de Roz-sur-Couesnon est envoyée aux urgences à l'hôpital de Saint-Malo par son médecin traitant samedi 3 février. Très affaiblie, elle ne peut pas parler mais reste lucide explique son fils Sébastien qui vit avec elle. Elle se déplace en fauteuil roulant.
Onze heure aux urgences sans boire et manger
Aux urgences, elle subit une prise de sang et un scanner. Elle reste onze heures sur place, installée sur un brancard. Selon son fils elle n'aurait pas eu à manger ou à boire durant tout ce temps-là. Sébastien se rend d'ailleurs sur place dans l'après-midi pour la voir mais il explique qu'il ne peut alors pas se rendre auprès d'elle. C'est une interne qui l'informe de l'état de sa mère et qui annonce qu'elle pourra bientôt rentrer en ambulance.
Le transport met du temps à se mettre en place. Ce n'est finalement qu'en fin de soirée que Paulette rentre chez elle "nue sous sa chemise d'hôpital, avec seulement un gilet et pieds nus, alors qu'elle avait des affaires puisqu'elle pensait qu'elle serait hospitalisée" déplore Sébastien qui ajoute "en rentrant elle s'est jetée sur une bouteille d'eau."
Sébastien regrette que sa mère ait été traitée ainsi même si dit-il "je n'en veux pas vraiment au personnel. Ce que je leur reproche c'est de ne pas avoir donné d'eau à ma mère. Ce qu'on voudrait c'est que les urgences soient réorganisées."
Des excuses et une enquête menée en interne
L'hôpital de Saint-Malo mène actuellement une enquête en interne afin de déterminer les circonstances de cette journée. Le directeur Arnaud Guyader explique : "cette enquête est compliquée parce que ce jour-là il y avait beaucoup de monde." Plusieurs personnes doivent être entendues y compris les ambulanciers. "Je n'ai pas de raison de remettre en cause la parole de cette famille" dit Arnaud Guyader "mais j'ai besoin de connaître le contexte de cette affaire."
Il ignore pour l'instant pourquoi par exemple la famille n'a pas pu voir Paulette. "Normalement dans 100 % des cas on laisse rentrer la famille, donc ça aussi on doit vérifier. Là je ne sais pas ce qu'il s'est passé."
Il ajoute "Je suis vraiment désolé, je compatis et je comprends le mécontentement de la famille." Il regrette cette situation alors que l'hôpital accueille plus de 40 000 patients par an aux urgences et tient à traiter tout le monde au mieux.
La famille sera reçue par l'hôpital le 21 février prochain, en présence du chef de service des urgences.