C'est un sport pratiqué par quelques rares équipages en France. Mais ce week-end, il s'est pourtant donné en spectacle devant plus de 8 000 spectateurs à Iffendic, près de Rennes. Les championnats du monde de la discipline avaient lieu pendant deux jours. Frisson garanti tout au long du parcours.
En Bretagne, on ne compte que trois équipages dans cette discipline spectaculaire. Le side-car cross est un sport mécanique encore quelque peu confidentiel dans sa pratique. Mais chaque compétition rassemble pourtant des milliers de spectateurs.
C'était le cas ce week-end, du 13 au 14 juillet, où plus de 8 000 spectateurs sont venus admirer les différentes manches de championnats du monde accueilli à Iffendic, près de Rennes, pour la cinquième fois.
Seulement trois équipages licenciés en Bretagne
Seuls Bretons représentés, Gwendall Carceff et son petit-frère Damien, tous deux licenciés au MC Saint-Marc à Mohon dans le Morbihan. "Il y a seulement deux équipages bretons en championnat de France et nous en championnat du monde", confirme l'aîné.
Après avoir sillonné les compétitions de moto-cross pendant près de 10 ans, les deux frères ont choisi de se tourner vers le side-car cross en 2020.
Première difficulté, trouver une monture : "Trouver une side et des pièces déjà, c'est pas évident, rapporte Gwendall. On est obligé d'aller se fournir en Belgique ou en Hollande. C'est pour cela que ce n'est pas très répandu."
Un "singe", pour guider la moto
La discipline est beaucoup plus physique que la plupart des autres sports mécaniques. "Ils utilisent les mêmes circuits que les motos de cross, témoigne Gérard Letort, président du motoclub d'Iffendic. Ils font quasiment les mêmes sauts. Quand le panier est à droite, le pilote a la tête quasi par terre. Là, on voit qu'il faut avoir une bonne condition physique, il se lance à l'opposé."
"C'est aussi très technique, ça demande beaucoup d'entrainement, renchérit Gwendall. Et ça demande surtout un bon passager avec qui on s'entend très très bien pour être vraiment très bien coordonnés."
Car les courses se disputent en binôme. À chaque fois, un pilote et un "singe", c'est le nom donné au passager qui doit se déplacer entre la moto et le "panier", une sorte de plateforme collée au deux roues. Le placement de son passager permet au pilote d'être le plus efficace possible. Des déplacements réalisés alors que le véhicule est lancé à pleine vitesse, occasionnant des figures spectaculaires.
Chez les frères Carceff, le singe, c'est Damien, le benjamin : "Il faut avoir confiance en son pilote et surtout, tenir les manches de 30 min en mondial", témoigne le jeune sportif.
Un sport mécanique né juste après la Deuxième Guerre mondiale
Comme le motocross, le side-car est né juste après la guerre en Angleterre. Un sport mécanique qui trouve rapidement sa place en France. Les premières compétitions nationales y ont été organisées il y a 60 ans. Les premiers championnats du monde sont créés en 1981.
Et s'il reste majoritairement masculin, ce sport compte aussi quelques femmes.
C'est dangereux, mais dans la vie tout est dangereux !
Thalya MarquisMoto Club Haut-Saônois
À Iffendic, Sophie Dubosc et Thalya Marquis composent l'unique équipage totalement féminin. Une discipline que Sophie avoue avoir embrassée un peu par hasard : "j'ai suivi mon père, puis j'ai roulé avec ma mère et j'ai rencontré Thalya."
Depuis un an, les deux jeunes femmes font la paire face aux garçons. "Le secret, c'est la confiance, il faut pouvoir se parler, se dire si on est capable ou pas. Mais y'en a toujours une qui pousse. Et ça passe toujours," analyse la jeune pilote qui avoue aimer "garder le contrôle" de la moto. Sa passagère, elle concède : "C'est dangereux, mais dans la vie tout est dangereux !"
Un sport spectaculaire mais polluant
Une discipline pointée du doigt comme tous les sports mécaniques pour la pollution engendrée lors des compétitions. Ces passionnés, eux, la minimisent et mettent en avant les efforts engagés : "Nous utilisons des carburants homologués, les machines respectent des normes de bruit, souligne ainsi Gérard Letort, président du motoclub d'Iffendic. Et le problème du passage à la moto électrique, c'est que pour des manches de 30 min, il faudrait une grosse batterie, donc il faudrait un engin très lourd. Ça viendra peut-être car les moteurs sont de plus en plus performants en terme d'écologie."
(Avec Maëlle Kerguennou)