Durant la manifestation contre la réforme des retraites, ce 13 avril à Rennes, des casseurs ont incendié deux véhicules. Le propriétaire d’une des voitures, un jeune auto-entrepreneur de 29 ans, est stupéfait par cet acte de vandalisme.
“Je soutenais le mouvement, mais là, je ne comprends pas” lâche David, abasourdi. Devant lui, sa voiture fume encore. Un groupe de casseurs, présent lors de la manifestation contre la réforme des retraites ce 13 mars, s'en est pris à sa Mercedes. Un deuxième véhicule, une Tesla, a également été incendié dans le centre-ville de Rennes.
Impuissant, il découvre sa voiture en flamme
“Je me suis garé il y a 30 minutes. Et je retrouve ma voiture en flamme”. Stupéfait, le jeune homme tient dans sa main un sac avec une chemise qu’il vient d’acheter. Invité à un mariage ce week-end, David était venu dans le centre pour faire une course. Sa voiture brillait pour le futur événement.
En quoi brûler sa voiture, aide la cause des manifestants, s’interroge le Rennais. Encore en état de sidération, il n’en revient pas. “C’est une voiture de 2011. Une Mercedes que j'ai acheté 10 000 euros. C’est ça le symbole du capitalisme ?”
Auto-entrepreneur dans les espaces verts
Auto-entrepreneur dans le secteur des espaces verts, le jeune homme travaille pour un salaire bien loin de celui des grands patrons. “Je fais de l’élagage autour de Rennes. Je bosse dans la nature, j’entretiens les arbres. J’habite vers Saint-Grégoire. Ma voiture, c’est ma richesse. Je l’ai perdu.” Amer, le jeune homme soupire. “Je ne roule pas sur l’or… Mais là, je ne suis pas près de reprendre la route…”
Pour activer le feu, des jeunes ont installé des panneaux de bois sur la voiture. Un tag est inscrit en lettres rouges sur une des planches. "Gendarme, casse-toi". Certains viennent se faire prendre en photo devant.
Toit, porte, capot, tout est incendié, il ne restera plus rien de la voiture. La scène est filmée de toute part. Le cortège non officiel, composé d’environ 1 500 jeunes vêtus de noir et cagoulés, est figé autour de la voiture. Ils applaudissent.
Sous les jets de bouteilles de verres, les pompiers interviennent. Protégés par les forces de l'ordre, ils arrivent à maîtriser la situation. Les incendiaires huent les forces de l'ordre. En quelques minutes, le feu est éteint.
"Hier une Tesla, demain le patronat"
Sur le fil Telegram “La maison du peuple” les images de la voiture de David qui brûle sont commentées et applaudies. “Les poubelles, c'est fini ! on passe aux voitures, on dirait” note l’administrateur du compte, suivi par près de 2 000 personnes.
Une remarque qui fait mouche. Une demi-heure plus tard, après la Mercedes blanche, c’est une Tesla noire qui est taguée et brûlée ce 13 avril. Des images qui rappellent la Tesla incendiée lors de la première action contre la réforme des retraites le 19 janvier. Des affichettes “Hier une Tesla, demain le patronat” sont collées le long du parcours. Un slogan également présent sur les murs de l’Université de Rennes 2 occupée par de jeunes étudiants.