Ce week-end a lieu le célèbre bol d'or, une course de moto de 24 heures, en relais, sur le circuit Paul-Ricard du Castellet, dans le Var. Parmi les pilotes, on trouvera Baptiste Felgerolles, un Malouin passionné qui commence à se faire un nom dans l'endurance moto. Mais sa passion coûte cher et ne rapporte rien. Alors, il faut s'organiser.
Bienvenue sur la moto de Baptiste Felgerolles, à près de 300 km/h!.....Et ce n’est qu’un entraînement. Imaginez, vous êtes sur le circuit Paul-Ricard, au Castellet, dans le Var, théâtre du bol d’or... L’une des plus prestigieuses courses d’endurance au monde!
Ce samedi 14 septembre, les pilotes s'élanceront pour une aventure de 24 heures en relais.
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Le virus de la moto attrapé très jeune
Baptiste, nous l'avons rencontré deux semaines avant le Bol d'or, chez lui, à Saint-Servan, face au port des Bas-Sablons. "Avant une course comme le Bol d'or je fais attention à ce que je mange, à l'heure à laquelle je me couche", raconte Baptiste en préparant un jus d'orange frais.
Il est né ici, au pays du bateau, à Saint-Malo. Mais la voile, c’est moins son truc.
Petit-fils de carrossier, il a attrapé le virus de la moto très jeune.
"J'étais déjà piqué au collège, se souvient-il. C'était sûr que j'allais faire de la moto. C'est même venu plutôt vers 9-10 ans. J'étais tous les week-ends en mobylette, dans Saint-Malo, à faire des tours".
A 18 ans, il achète sa première moto. Il s’entraîne, veut faire de la compétition.
La moto, une passion qui coûte cher
Mais tout ça n’est pas gratuit. Pour la moto, comptez 25 à 30000 euros. Le ticket d’entrée pour une course : 4 à 5000 euros. Pour faire face, Baptiste a créé son entreprise de déménagement.
Mais il cherche sans cesse des partenaires pour financer sa passion.
Pour l’instant, il n’a pour seule rémunération que du plaisir, un peu de fierté et une vitrine de trophées déjà bien garnie, avec notamment une victoire aux 24 heures de Barcelone.
Un entraînement quotidien
Baptiste veut gagner, plus. Sportif non professionnel mais sportif de haut niveau, il s’entraîne tous les jours. Au programme : préparation mentale – il est suivi par une sophrologue – course à pied, qu’il adore, et musculation.
"Je travaille les pecs, les biceps, les jambes aussi, précise Baptiste. Il faut avoir une explosivité qui va nous permettre de redresser la moto assez rapidement. On conduit vraiment une moto avec les jambes donc on a besoin d'être tonique, gainé, pour avoir une résistance importante".
Entraînement au coucher du soleil, sur un circuit... de karting
Il est 20h30 passé. Le soleil va commencer sa nuit. Baptiste attend lui que le circuit de karting de Saint-Méloir-des-ondes se libère. Avec ses partenaires, Baptiste s'affaire autour de son bolide. Rien n’est laissé au hasard. Il faut impérativement chauffer les pneus avant d'aller rouler, mettre de l'essence, gonfler les pneus, faire un check-up de la moto avant chaque roulage Au guidon, il vient chercher son shoot d’adrénaline.
"La haute vitesse, c’est comme une drogue", dit-il.
Quand on lui pose la question sur les qualités d’un pilote, il reparle de finances, de sérénité, d’un bon physique… mais aussi d’humilité.
ll faut être humble dans le sport. Il y a toujours meilleur que nous. Il faut juste apprendre et comprendre comment fonctionne le sport moto.
Baptiste Felgerolles, pilote moto d'endurance
"Un sport dangereux"
A seulement 29 ans, Baptiste ne compte déjà plus les chutes et les fractures. Mais arrive à chasser sa peur. "Il y a forcément des moments où on y pense, admet-il. C'est un sport à risque, un sport dangereux. Il faut juste accepter que ça puisse faire mal".
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Cet après-midi, Baptiste sera au départ du Bol d’Or, le championnat du monde d’endurance, une course de relais sur 24 heures au Castellet. Il rêve de ramener un nouveau trophée... et prendre un nouveau virage dans sa carrière.