La Bretagne, une destination qui a la cote pour le cyclotourisme

Avec près de 4 millions de touristes en 2018, les voies vertes bretonnes deviennent une destination de rêve pour ceux qui veulent bouger (doucement), profiter du paysage (beaucoup) et découvrir la région. Le cyclotourisme en Bretagne a la cote, grâce à la côte.


Devant les Vélos Bleus, dans le centre de Saint-Malo, Anik et Eric se penchent sur une carte. A leur côté, Raphaël, leur explique comment sortir de la cité corsaire pour rejoindre la voie verte reliant Cancale au Mont Saint-Michel.

"Je suis venue une semaine à Rennes pour un congrès, et je voulais prendre quelques jours pour faire ce parcours à vélo" explique Anik, chercheuse dans une université de Montréal. "Au long de l'année", Anik fait du vélo, "quel que soit le temps, même sous la neige".

Pas étonnant donc de les croiser sur la Vélomaritime, une voie qui, à l'instar de la Vélodyssée entre Roscoff et Hendaye, veut rallier Roscoff à Dunkerque, avec le maximum de portions en route propre.

Eric et Anik à peine partis, un couple de Suisse, à qui Raphaël a livré des vélos à l'hôtel, vient pour changer une selle.
 

Nous ne sommes pas du genre à paresser sur la plage


"Nous avons notre emploi du temps qui se remplit bien" explique Raphaël, gérant des Vélos Bleus et labélisé "Accueil vélo" par le comité régional du tourisme. "Là on nous demande de livrer des vélos à Roscoff, il faut livrer tous les bagages, je ne sais pas comment on va faire".

L'activité de cette agence de location et réparation de vélos, qui assure également le service de bagagerie pour les cyclotouristes, est en progression constante. "C'est très confortable, on voyage léger" affirme Dieter, "on est libre".

Denise acquiesce: "l'année dernière nous avons fait une rando, mais j'ai eu mal au pied, alors on a choisi le vélo" raconte-t-elle, "nous ne sommes pas du genre à paresser sur la plage, on veut découvrir des choses".
 

Le temps de papoter, Anik et Eric sont déjà rendus à une dizaine de kilomètres de saint-Malo, et atteignent la voie verte à Saint-Benoît des Ondes.

"On a eu du mal à trouver comment sortir de Saint-Malo" s'amuse Eric, "mais comme ça on a pu parler à des gens en demandant notre chemin". "Maintenant on est au bord de la mer, sur une piste cyclable, c'est magnifique" poursuit-il.
 

Les gens font très attention ici


Devant Eric et Anik, un ruban de 32 kilomètres les mènera, en une heure et demie, jusqu'au Mont Saint-Michel. Moins, avec le vent dans le dos. Car la baie du Mont Saint-Michel, avec ses digues, ses moulins et ses prés salés, à un petit air de pays-Bas.
 


"Je pensais qu’on serait sur une route avec des automobiles jusqu’au Mont-Saint-Michel, quand j’ai su qu’il y avait une voix verte j’en ai été ravi" témoigne Eric, devant une ferme conchylicole.

"L'idée du cyclotourisme, c’est de voir du pays, en roulant sans danger" poursuit-il, "et même si on roule sur le bord de la route, ce sont des petites routes, et d’ailleurs les gens font très attention ici".
 



5,4 millions de personnes sur les voies vertes


Des itinéraires balisés, ponctués de points d'intérêts touristiques, il y en a 2 000 kilomètres en Bretagne, dont un peu plus de la moitié en site propre, loin des automobiles.

En passant par la Bretagne, avec son vélo, on peut rejoindre Kiev en suivant une véloroute dont la Vélomaritime est une portion qui longe le littoral français jusqu'à Kiev.

Il y a quelques années, on a inauguré la Vélodyssée allant de Roscoff à Hendaye.
 
Ces véloroutes et voies vertes, 5,4 millions de personnes les ont fréquentées en 2018. A pied, majoritairement, mais aussi à vélo pour 27% d'entre eux. C'est 41% de plus qu'en 2013.

Parmi ces quelques 5 millions de cyclistes, 23 % étaient des touristes. En période estivale, la proportion augmente. 4 personnes sur 10 croisées sur une voie verte font du tourisme, dont 19 % d'étrangers.

Ces chiffres, récoltés par le Comité régional du tourisme, racontent ô combien l'aménagement d'itinéraires est important pour faire venir des touristes en Bretagne. Des touristes qui consomment. 54 euros par touriste et par jour.

Pas étonnant dès lors que la région Bretagne ait fait de l'itinérance et des mobilités douces un axe prioritaire de développement.
 

Cela crée du sens à l'itinéraire


"C'est très important pour les cyclotouristes de suivre un itinéraire qui ait du sens" explique Fabien Leduc, qui dirige l'agence Abicyclette Voyages à Rennes. "On voit bien que même quand il y a des morceaux de voie verte qui manquent, le fait d'avoir un balisage de bout en bout fait que cela crée du sens à l'itinéraire, et on a envie de le suivre, de se dire j'ai fait la Vélodyssée, ou j'ai fait la Viarhonia".
 

Fabien Leduc a créé  Abicyclette il y a dix ans, et connaît un développement de 50% tous les ans. Il bichonne, avec ses mécaniciens, la flotte de 200 vélos, dont seulement 25 électriques. Et concocte des formules "liberté" dans toute la France avec le topo, le GPS, l'hébergement et le transfert des bagages. Il n'y a plus qu'à pédaler l'esprit tranquille.

"Le transfert de bagages, c’est ce qu’il y a de plus compliqué à organiser par soi-même, et c’est ce qu’il y a de plus confortable lorsqu’on n'a jamais fait un voyage à vélo" explique Fabien Leduc, qui voit d'année en année toujours autant de primo-voyageurs.
 


Ce n'est pas le cas d'Eric et Anik qui font ce genre de voyages au Québec ou aux États-Unis, "où c'est très développé aussi".

Avant de regagner Rennes et les travées du congrès d'Anik, ils auront eu le temps, à leur arrivée au Mont Saint-Michel, de boire une bonne bière… d'abbaye. Et de monter par les rues du Mont, pour se dégourdir les jambes.


 
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