Depuis le 18 janvier, le Flamuri se trouve dans le bassin Vauban dans le port de Saint-Malo. A la suite d’un problème technique, la cargaison du navire a été souillée par les hydrocarbures. L’association Robin des Bois exige que des réparations soient effectuées sur le cargo. Pas moins de 154 déficiences auraient été constatées à son bord.
"Cela faisait un moment qu’il n’avait pas pointé son étrave par ici, note Jacky Bonnemains, porte-parole de l’association de défense de l’environnement, Robin des Bois. D’habitude, il vogue en Méditerranée et en Mer Noire."
L’association a le bateau dans son viseur. "C’est un navire, très mal entretenu, s’indigne Jacky Bonnemains. Il a été construit en Chine en 2008, il n’est pas très vieux mais il souffre d’une très mauvaise maintenance."
Selon l’association, depuis 2011, 154 problèmes auraient été constatés : "Un état structurel déficient, une absence de conformité à la Convention Marpol et de mauvaises conditions de vie pour les marins à bord, liste le porte-parole de Robin des Bois, manque de vivres, manque de chaloupes de sauvetage... etc etc… "
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Des hydrocarbures dans la cargaison de soja
À la fin de l’année 2024, le Flamuri, long de 128 mètres, qui transportait des tourteaux de soja destinés à l’alimentation animale a connu des difficultés alors qu’il se trouvait au large de la cité corsaire. "A la suite d'une rupture de tuyauterie, une partie de la cargaison a été polluée par des hydrocarbures," indique Robin des Bois dans un communiqué.
Le cargo est venu se mettre à quai le 18 janvier, une partie de la cargaison a été déchargée, une autre serait encore à son bord.
Un "valseur de pavillons"
Robin des Bois s’interroge : le cargo, propriété d’un armateur turc est un "valseur de pavillons". Il a tour à tour été immatriculé à Malte, au Panama, à Belize. Aujourd’hui, au Liberia.
"Son avenir n’est pas clair", s’inquiète Jacky Bonnemains. Il redoute que l’armateur promette d’effectuer des réparations quelque part et qu’on le laisse prendre le large.
"On souhaite qu’il soit réparé à Saint-Malo avant de rejoindre la Mer Noire. Le laisser partir serait prendre des risques pour l’équipage et pour la mer. "
"Dans les années 2019, 2020, 2021, on a envoyé plein de navires se faire déconstruire dans des chantiers de démolition d’Inde ou du Bangladesh, constate-t-il. Mais il n’y a pas eu suffisamment de renouvellements de la flotte mondiale : les cargos qui restent sont très sollicités et cela pose des problèmes de sécurité. "
Un autre navire "inquiétant" à la pointe du Finistère
Pour preuve, l’association Mor Glaz relaie l’appel d’un membre d’équipage de l’Erdek, bateau sous pavillon turc qui ferait route vers Brest. "Le bloc-moteur principal est fissuré, il fuit continuellement de l’huile et de l’eau et subit des surchauffes fréquentes, Le navire est repeint superficiellement pour tromper les inspecteurs… "
"En 30 ans, explique l’association, le transport maritime a augmenté en volume de plus de 430% dans le même temps son coût a baissé de 30%…… que se cache t-il entre ces deux chiffres diamétralement opposés ? De vieux navires, des marins sans statut et des pseudo-acteurs du transport maritime, moyen qui permet 90% des échanges mondiaux."