Claude Renoult ne se représentera pas aux municipales à Saint-Malo. A bientôt 72 ans, le maire de centre droit choisit de se ménager et de passer la main. La succession est ouverte.
Claude Renoult (centre droit, sans étiquette) ne se représentera pas à la mairie de St Malo. "C'est avant tout une question d’âge", explique celui qui en 2014 avait sorti René Couanau alors aux commandes de la ville depuis 1989
« J’ai bientôt 72 ans, cela veut dire que j’en aurai 78 au terme d’un éventuel deuxième mandat. C’est trop", souligne Claude Renoult, que l’on sait fragilisé par des soucis de santé.
Un maire qui dit avoir tenu avec son équipe les engagements pris en 2014, "en termes de redressement de la démographie, d’infrastructures, d’entretien du patrimoine malouin. Et le tout sans augmenter les impôts, ce qui n’est pas fréquent », conclut-il.
Pas de successeur désigné dans l'équipe
« Je ne suis pas un roi, ajoute Claude Renoult, je n’ai pas à désigner de dauphin. Ce n’est pas ma conception de la politique. Mais mon équipe va poursuivre le travail, se trouver un leader, et avancer sur d’autres projets ».
Parmi les successeurs potentiels, plusieurs noms circulent. Sont évoqué-e-s Michèle Lombardie la première adjointe, Jean-Michel Le Pennec, adjoint aux Finances, Patrick Charpy adjoint à l'urbanisme, ou Nathalie Levillain chargée des affaires sociales.
Gilles Lurton réfléchit
A droite, un autre nom est évidemment sur toutes les lèvres. Celui de Gilles Lurton, le député LR, qui figurait sur la liste de René Couanau, battu, en 2014.
L’homme n’est pas tendre avec le bilan de Claude Renoult : « Si du travail a été réalisé, le lien a bien souvent été rompu avec la population. Nous devons écrire une nouvelle page pour Saint-Malo, réconcilier les habitants avec leurs élus."
Gilles Lurton dit réfléchir avec ses proches à une éventuelle candidature. « Saint-Malo est une belle ville, qu’il faut développer de façon harmonieuse, mais ma fonction de député me tient aussi à coeur. Certains de mes proches m’encouragent à me présenter, d’autres me demandent de poursuivre le travail à l’Assemblée. Je vais bientôt trancher. Sans doute avant la fin septembre »
Et dans le camp d’en face ?
Stéphane Perrin, Mouvement radical, qui avait mené la liste de l’Union de la Gauche en 2014, avait lui déjà annoncé sa candidature au début de l’été.
"Le fait que Claude Renoult ne reparte pas ne change rien, note le conseiller régional. En mars prochain, il y aura sans doute face à nous Gilles Lurton ou un candidat de sa mouvance, et puis un autre issu de l’équipe sortante qui devra assumer le bilan de Claude Renoult". Un bilan qu'il dénonce.
"A Saint-Malo, ce qui est notable au terme de ce mandat, explique Stéphane Perrin, c’est la confiance rompue entre la municipalité et la population, et c’est une défaillance. Il faut pour cette ville une autre méthode de gouvernance, associer les habitants aux décisions pour mener à bien des projets."
Et la Macron-compatible Anne Legagne ?
La conseillère départementale d’Ille-et-Vilaine Anne Legagne (Union du centre et de la droite) souhaite travailler sur un projet commun avec le député LR Gilles Lurton. Elle se revendique comme une "centriste libre" : elle n’a pas réitéré son adhésion à l’UDI et n’a pas adhéré non plus à LREM. Elle se dit tout à fait Macron-compatible.Elle précise qu'elle a pu apprécier le travail en commun au sein du groupe Union de la droite et du centre au sein du conseil municipal de Saint-Malo : "Cela fait plusieurs mois que j’ai annoncé mon désir d’engagement au niveau local. Un binôme avec Gilles Lurton aura du sens pour tourner la page "Renoult". Il faut remettre les malouins au cœur de l’action et des décisions municipales. Il faut remettre de l’humanisme à Saint-Malo. L’ère du tout tourisme c’est dépassé".
Anne Legagne est en pourparler avec le député Gilles Lurton pour constituer une liste estampillé "société civile" qui pourrait surprendre selon ses dires.Une annonce doit être faite d’ici 15 jours.