Plus d'un an après le début de la crise sanitaire, marqués par la pandémie et leurs conditions de travail, certains personnels de santé songent à se reconvertir. A Saint-Suliac, Sabrina a franchi le pas. Elle a troqué ses nuits à l'Ehpad pour un restaurant sur les bords de Rance.
Sabrina Chaplain travaillait à l'Ehpad Boris Antonoff de Saint-Malo. De nuit, en binôme. "Toute l’équipe de soignants était sympa, dit-elle, et la direction dynamique. J'y ai passé de très bons moments, mais c'est devenu trop dur. Fatigue à la fois physique et pyschologique."
La pandémie est passée par là. La période a été dure à vivre à la fois pour les résidents et les soignants. "Avec les contraintes sanitaires, les protocoles, raconte Sabrina, nos anciens restaient enfermés dans leurs chambres, on en voyait se dégrader. Ils ne pouvaient plus recevoir leurs familles, et nous regardaient derrière nos masques, il n’y avait plus de contacts."
"La détresse des résidents me mettait en souffrance"
"Leur détresse me mettait en souffrance. Après des nuits de 10 heures, je rentrais chez moi avec ces images-là, tous ces tracas, et je n’arrivais pas à faire abstraction. Tout le monde en pâtissait, je ne trouvais plus le sommeil. Il fallait faire autre chose."
Après 15 ans dans les Ehpad, Sabrina Chaplain a décidé de changer de vie.
Au printemps, Sabrina a pris un virage à 180 degrés. En ouvrant un restaurant sur les bords de Rance. Elle a acheté un container et investi l'équivalent de 7 mois de salaire d'agent hospitalier.
"Je retrouve le contact qui me manquait. Les gens sont patients avec moi, ils savent que je débute une nouvelle carrière. Mais sur le fond, il y a quelques points communs avec mon ancien métier : donner du bien-être aux gens."