Jusqu'à 12 ans de prison ont été requis à Rennes contre deux dockers de Montoir-de-Bretagne, et un troisième homme décrit comme un "intermédiaire". Pour importation de cocaïne depuis les Antilles entre 2017 et 2019.
Jusqu'à 12 ans de prison et des interdictions définitives d'exercer ont été requis vendredi à Rennes contre deux dockers de Montoir-de-Bretagne, en Loire-Atlantique, et un troisième homme décrit comme un "intermédiaire". Ils sont jugés pour importation de cocaïne depuis les Antilles entre 2017 et 2019.
"Youyou, chef de meute, ancien boxeur, prêt à en découdre..."
Dans son réquisitoire, la représentante du ministère public a requis une peine de 12 ans d'emprisonnement avec le maintien en détention de Thierry Lorcy, 56 ans, alias "Youyou", considéré "au cœur" de ce dossier.
Docker à Montoir et ancien boxeur, cet homme avait été décrit jeudi à l'ouverture du procès comme un "chef de meute", "prêt à en découdre" barre de fer à la main face aux douaniers. Thierry Lorcy est accusé d'avoir mis en place un système d'importation de cocaïne, fondé sur l'intimidation et les menaces, avec l'aide de son fils Damien. Ce dernier a été condamné dans le premier procès du dossier à 7 ans de prison en octobre.
Sept ans de prison avec le maintien en détention ont également été requis contre un second docker de 41 ans, qui avait facilité un "rip-off" en octobre 2019 et s'était servi de son badge de docker pour déplacer un conteneur. Selon les enquêteurs, le "rip-off" permet de récupérer la drogue placée dans un conteneur à l'ouverture des portes.
Une interdiction définitive d'exercer la profession de docker et une interdiction de paraître dans le port pour 10 ans ont également été demandées à l'encontre des deux prévenus.
Huit ans d'emprisonnement, "une interdiction de gérer" et la confiscation de biens, ont également été requis contre le troisième prévenu, un restaurateur de 32 ans dont les enquêtes avaient révélé le train de vie, avec achats de berlines et montres de luxe. Ce 21 janvier, il a une nouvelle fois réfuté avoir joué un rôle d'intermédiaire.
Les dockers récupéraient la cocaïne en replaçant un plomb contrefait sur le conteneur ouvert
L'enquête avait commencé en mai 2017 après la saisie dans le port de Santos au Brésil de 690 kg de cocaïne dans un conteneur frigorifique à destination de Montoir-de-Bretagne, près de Saint-Nazaire. Une information judiciaire avait été ouverte en novembre 2017.
Les dockers récupéraient la cocaïne à son arrivée à Montoir en replaçant un plomb contrefait sur le conteneur ouvert. Les marchandises illicites échappaient ainsi au ciblage des douaniers.
Au total, 336 kilogrammes de cocaïne ont été saisis dans le port de Montoir, entre juin 2017 et avril 2020, dans quatre importations impliquant des dockers et représentant plus de 16 millions d'euros à la revente, selon le parquet.
La cocaïne, en provenance d'Amérique latine, transitait par la Guadeloupe et la Martinique et était destinée à la région parisienne.