Plus d'un millier de personnes a manifesté à Landivisiau, contre le projet de centrale au gaz, annoncé par le ministre
"Ici ou ailleurs, non à la centrale" c'est le slogan martelé lors de la manifestation de ce samedi matin à Landivisiau (29). Le collectif Gaspare et l'association «Landivisiau doit dire non à la centrale» appelaient à cette marche de protestation du centre-ville, à la zone du Vern, site retenu pour l'implantation de la centrale au gaz.
Reportage sur la manifestation de ce samedi matin à Landivisiau
Mercredi, Eric Besson, le ministre de l'Energie, a annoncé la création d'une centrale dite "à cycle combiné gaz", technologie à meilleur rendement que les centrales à gaz traditionnelles, d'une puissance de 422 mégawatts. C'est le site de Landivisiau, à une trentaine de kilomètres de Brest, qui est retenu. Cette centrale doit couvrir les besoins en électricité de 200.000 à 300.000 personnes. Elle entrera en service d'ici le 1er octobre 2016.
Direct Energie et Siemens ont été préférés à EDF, qui voulait construire une centrale à Brennilis, et à l'italien Enel, qui avait choisi le site de Briec, toujours dans le Finistère, dans le cadre de l'appel d'offres lancé l'an dernier par le gouvernement.
Elle visera à renforcer l'approvisionnement de la Bretagne, "qui ne produit aujourd'hui que 10% de l'électricité qui y est consommée", a souligné Eric Besson. Cette faible production, associée au fait que la région est située à l'extrémité du réseau de lignes électriques nationales, l'expose à de sérieux risques de coupures en cas de forte demande de courant, comme lors de la récente vague de froid.
Cette centrale "est une nécessité", a renchéri le président du conseil régional, Jean-Yves Le Drian, présent à l'annonce du choix du consortium.
Cependant, malgré le soutien appuyé de la région et de la mairie de Landivisiau à la centrale à gaz, celle-ci ne fait pas l'unanimité sur le terrain. La Bretagne "n'a pas besoin" de cette nouvelle source d'électricité et il serait préférable d'investir dans les économies d'énergie, a déclaré à l'AFP Christine Bertho, porte-parole du collectif d'opposants Gaspare, qui appellait à manifester ce samedi à Landivisiau contre le projet.
De plus, ce collectif de riverains, ONG et partis politiques critique les "155 à 200 millions d'euros d'argent public" qui seront dépensés pour alimenter la centrale en gaz (via un gazoduc de 100 km) et la raccorder au réseau électrique.