Charles Doux a donné une interview à nos confrères du JDD. Il pose ses conditions.
" J'ai refusé de donner les clés de Doux à Barclays"
Charles Doux, le patron du groupe volailler, a donné un entretien à nos confrères du Journal du Dimanche. Il s'est déclaré prêt à ouvrir le capital de la société, ex-leader européen de la volaille mis en vente par l'administrateur judiciaire, mais en imposant ses conditions.
"Je détiens, avec mes fils, 35% de l'entreprise. Avec les deux autres branches de la famille, la participation atteint 80%. Je suis prêt à ouvrir le capital pour assurer l'intégrité du groupe", a assuré M. Doux dans cet entretien.
L'administrateur judiciaire de Doux avait annoncé vendredi la mise en vente du groupe volailler, après l'échec d'un plan de redressement du leader européen du secteur, étranglé par les dettes. Mais si le patron de Doux veut se battre pour un plan de continuation, il compte imposer ses conditions aux investisseurs. "Lors des négociations avec le comité interministériel de restructuration industrielle début juin, sous l'égide d'Arnaud Montebourg, j'ai refusé de donner les clés de Doux à Barclays. Je ne pouvais céder le contrôle à une banque anglo-saxonne qui n'avait aucun plan industriel et ne donnait aucune garantie sur l'emploi et la
filière", a indiqué M. Doux.
"Natixis joue un rôle dangereux"
Le patron se dit d'accord pour négocier avec "soit des partenaires industriels, soit des coopératives françaises qui connaissent le métier, soit des financiers garants de l'avenir". "Je ne redoute pas la cession du groupe, elle n'est pas d'actualité car nous pouvons financer la période d'observation. Je ne demande pas d'aide publique. Je demande des financements normaux, qu'on rende l'argent bloqué par la banque Natixis", ajoute-t-il.
Le patron de Doux insiste sur le rôle de la banque: "Il faut que Natixis, qui détient des créances du groupe, débloque 10 millions d'euros. Cela fait un mois que nous négocions. Natixis joue un rôle dangereux. Cette somme totale de près de 30 millions d'euros permettra de tenir trois mois, un délai suffisant pour boucler un plan de continuation".
"Je suis ulcéré par les attaques personnelles"
En ce qui concerne sa fortune personnelle qui serait évaluée à 280 millions d'euros, le patron du groupe Doux se défend: "Je suis ulcéré par les attaques personnelles. Je ne confirme pas cette évaluation. (....) Je n'aurai aucune honte à montrer ma déclaration ISF: elle prouverait que je n'ai pas la fortune qu'on me prête."