Bruxelles et la Belgique au coeur du festival de cinéma rennais qui s'est ouvert ce mardi
Y a-t-il un cinéma belge dans la salle ? Flamand ? Wallon ? Une certitude : les multiples personnalités qu’il regroupe, lui insufflent une réelle vitalité et en font un cinéma inclassable, tour à tour ancré dans les réalités sociales ou poétique, loufoque, surréaliste et en décalage permanent. Humain, libre, le cinéma belge est tout, sauf formaté.
Tout le programme sur le site :
http://www.clairobscur.info/ACCUEIL-457-0-0-0.html
De nombreuses villes du monde sont immédiatement identifiables au cinéma : la Tour Eiffel et les quais de la Seine pour Paris, la Statue de la Liberté ou l’Empire State Building pour New York ; le Golden Gate de San Francisco ; la Place rouge pour Moscou ; Big Ben et les quais de la Tamise pour Londres… Mais pour Bruxelles ? Le Manneken-Pis ? La Grand’Place ? L’Atomium ? Le Palais de Justice ? La Place Royale ? Le Parlement européen ?
Si Bruxelles ne se laisse pas facilement enfermée dans une représentation symbolique unique, c’est parce qu’elle est multiple. Chacune des dix-neuf communes qui la composent contiennent une part de son identité, témoins de son évolution architecturale et de son ouverture démographique au monde.
Dans les premières années du cinématographe, c’est le Bruxelles ancien et populaire, celui des Marolles, toujours sauvegardé près de la Place du Jeu de Balles, qui sert de décors extérieurs. Où les comédiens laissent chanter leur accent brusselaere. Après la Seconde guerre mondiale, les rares films qui se tournent à Bruxelles restent dans le centre ville, près de la Bourse et de la Grand’Place, mais sans magnifier les décors naturels. C’était un temps où la restauration et la préservation des bâtiments anciens n’était pas une préoccupation nationale.
Une grande partie de la production cinématographique belge est alors constituée de films documentaires d’auteurs, qui se concentrent sur une réalité sociale, rurale et ouvrière, rarement citadine. Quant au cinéma de fiction, il s’ancre aussi loin de la capitale, s’ouvrant vers des horizons plus vastes, comme sur la côte de la Mer du Nord, dans les plaines wallonnes ou les forêts ardennaises.
Toutefois, Bruxelles reste terriblement cinégénique comme le prouve le nombre croissant de tournages de longs métrages belges et étrangers depuis le milieu des années 2000. Bruxelles fourmille de trésors architecturaux, publics et privés ; les appartements y sont plus vastes qu’à Paris et les conditions de vie y demeurent plus agréables qu’ailleurs. Ce qui en fait une capitale occidentale quasi-universelle.
Cependant, il existe bien quelques films complètement bruxellois comme le prouve la programmation du Festival Travelling qui ne s’y est pas trompé en choisissant le tramway jeune et bleu comme emblême, pour mieux serpenter dans Bruxelles la Belle.
Louis Héliot : Conseiller cinéma / Centre Wallonie-Bruxelles / Janvier 2012