In extremis, le commissaire européen à l’Agriculture, Phil Ogan, s'est rendu ce vendredi au Space de Rennes, pour écouter les agriculteurs bretons et les encourager à découvrir de nouveaux marchés pour leurs produits.
Durant deux heures, l'Irlandais, qui a rappelé avoir lui-même grandi dans une ferme familiale, a déambulé dans les allées du Space, tantôt tapant l'arrière-train des Montbéliardes, tantôt serrant les mains des agriculteurs et évoquant les chantiers de la prochaine Politique agricole européenne (PAC) 2020/25.
"Les agriculteurs traversent une période difficile depuis deux ans sur le bétail", a-t-il dit. "Nous avons introduit de nouvelles (...) mesures, mobilisé des ressources supplémentaires (...) mais nous essayons aussi d'obtenir de nouveaux marchés" pour retrouver l'équilibre entre l'offre et la demande.
Cette approche a permis de faire remonter les prix de la viande porcine, s'est-il réjoui, espérant qu'elle aurait bientôt un effet similaire sur le lait où "on essaie de faire pareil".
Le grand Irlandais - il tutoie les deux mètres - s'est félicité d'être "le premier commissaire européen depuis des années et des années à se rendre sur les marchés avec des missions commerciales et des délégations d'entrepreneurs de France et de partout ailleurs pour décrocher ces nouvelles opportunités", citant par exemple la Colombie, le Mexique, la Chine ou le Japon.
Selon lui, "notre production de poudre de lait écrémé et entier a repris en Chine. (...) Toutes les délégations font désormais fonctionner ces contacts et nous soutenons cela avec 200 millions d'euros, de l'argent venant de l'Union européenne".
M. Hogan a annoncé se rendre "au Vietnam et en Indonésie dans quatre semaines et il y aura des personnes venant de Bretagne dans cette délégation !".
Par ailleurs, le responsable européen a rappelé que ses équipes travaillaient dans trois grandes directions pour préparer la nouvelle PAC: les outils de régulation des marchés, notamment afin de garantir les revenus des éleveurs, "le défi environnemental et le renouvellement générationnel".
L'argent n'est pas nécessairement le plus important, a-t-il pointé, mettant l'accent sur la nécessité de créer des "outils de stabilisation", ce qui devrait être fait "dans les prochaines semaines".