Le gouvernement veut multiplier les mini-centres d'accueil en région pour désengorger Calais

Selon un "relevé de conclusions" révélé mardi par le Figaro, le gouvernement compte avoir créé 12 000 places d'hébergement d'ici à la fin de l'année pour évacuer les migrants de Calais et Paris vers des centres d'accueil en région. 600 places seraient à créer en Bretagne.

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"Afin d'accueillir les migrants de Calais et de la plaque parisienne", un "schéma de mobilisation de places d'hébergement sur l'ensemble du territoire a été validé", indique ce document établi à l'issue d'une visioconférence en date du 1er septembre.

12 000 places à recenser d'ici la fin de l'année

L'objectif est de faire émerger "d'ici à la fin de l'année 2016" plus de 12 000 places dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO), ces centres créés il y a un an pour désengorger la "Jungle" de Calais, selon ce document, qui souligne que "ce sont 8 200 nouvelles places qui doivent être identifiées". La "Jungle" est devenue au fil des ans le plus grand bidonville de France, où vivent entre 6 900 et 9 100 personnes.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait indiqué lors d'une visite à Calais début septembre qu'afin de "procéder au démantèlement dans les meilleurs délais et dans des conditions dignes" du campement de Calais, l'Etat allait engager "la création d'ici la fin de l'année de 2 000 nouvelles places en CAO". L'objectif affiché par l'Intérieur était de 5 000 places fin septembre. Selon les instructions citées par cette note, "il a été décidé d'écarter dans la répartition les régions Île-de-France, particulièrement tendue sur la question de l'hébergement, et Corse".

600 places à créer en Bretagne

Ailleurs, la répartition se fera selon un "critère démographique pondéré par les efforts faits par chaque région". Le Figaro relate ainsi la nécessité d'un volume de 760 places en Bretagne, ce qui impliquerait la création de 600 places, 160 étant déjà existantes dans la région. 

En Ille-et-Vilaine et Côtes-d’Armor, l'association Coallia gère 100 places dans ces centres d'accueil et d'orientation (CAO) : 60 à la Guerche-de-Bretagne au sud-est de Rennes et 40 sur Saint-Brieuc. Les structures sont actuellement complètes et les migrants, quasi exclusivement des personnes isolées, restent en moyenne deux mois. "Ce sont des centres de répit où les migrants peuvent se poser pour repenser leur parcours et demander l'asile en France. Ils ont un hébergement, un accès aux soins et un accompagnement social et administratif" précise Odile Grellet, la directrice d'unité territoriale Coallia de l'Ille-et-Vilaine et des Côtes-d'Armor. "Les migrants accueillis sont des réfugiés afghans, soudanais, érythréens ou kurdes d'Irak" ajoute-t-elle.

En juin 2016, 216 personnes étaient passées dans les 8 CAO (Centres d’Accueil et d’Orientation) de Bretagne depuis novembre 2015.
LIRE NOTRE GRAND FORMAT Migrants de Calais accueillis en Bretagne : que sont-ils devenus ?

Un repérage sans l'accord des élus

Selon la note révélée par le Figaro, il est demandé à chaque préfet "d'expertiser quels sites pourraient accueillir des migrants" et "localement, les négociations peuvent être entamées dès aujourd'hui avec la Poste, EDF et les villages vacances". En effet, il s'agit là de locaux appartenant à "de grands réseaux ou de grandes institutions", explique une source proche du dossier. Le document précise que "les disponibilités dans les CAO existants pourront être mobilisées, mais aussi du foncier public", et la liste devra être établie "sans que soit au préalable recherché l'accord avec des élus locaux".

Cette précision porte sur la phase d'identification, et signifie que l'accord des élus locaux n'est "pas un préalable au repérage des opportunités", explique la source proche du dossier. "On les informe, on voit quelle est leur réaction et si elle est négative, on ouvre des discussions", ajoute-t-on.

En ce qui concerne la capacité des centres, elle devra être d'"au moins 100 personnes et 300 maximum", et "les orientations devraient commencer à la mi-octobre", selon le document.

"Solidarité nationale"

Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Intérieur a souligné lundi soir que "le gouvernement est cohérent et totalement engagé pour apporter une réponse équilibrée, associant humanité et fermeté, à la crise migratoire". Mais "Calais n'a pas vocation à porter seule l'effort. Cette problématique requiert des solutions durables et une solidarité nationale. Comme pour toute opération de démantèlement définitif, une solution de mise à l'abri doit ainsi pouvoir être proposée", a-t-on ajouté de même source, en soulignant que "la plupart des migrants actuellement à Calais relève effectivement de l'asile en France".

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