Parti en mars dernier pour une expédition scientifique sur la pollution des océans, le trimaran Mod70 Race For Water a chaviré mi-septembre dans l'Océan indien. Amarré depuis à Malé aux Maldives, il devrait être rapatrié par cargo cette semaine par la société lorientaise OMA.
La mission scientifique se terminera donc dans l'Océan Indien pour le trimaran de course Mod70 Race For Water. Après une courte carrière sportive le bateau était devenu une sorte de laboratoire flottant prêt à arpenter les océans pour étudier et dénoncer leur pollution aux plastiques. Cinq marins dont le célèbre skipper suisse Stève Ravussin avaient embarqué à son bord le 15 mars dernier à Bordeaux pour un voyage de près de 300 jours.
Des vagues de plusieurs mètres et un équipage fatigué
Mais après 6 mois de navigation, le 13 septembre dernier, le Mod70 a chaviré dans une mer particulièrement agitée: "Les conditions de navigation étaient très difficiles depuis plusieurs jours, comme souvent dans l'océan Indien. Une grosse houle, des vagues de plusieurs mètres, un équipage fatigué par les 32 000 milles de navigation déjà effectués" a expliqué Stève Ravussin. L'équipage indemne s'est réfugié dans la coque centrale du bateau pendant deux jours avant de voir arriver les secours. Après le chavirage, il a fallu retourner le bateau puis naviguer avec un gréement de fortune jusqu'au Maldives. Au total quinze longs jours auront été nécessaires pour atteindre les pontons de Malé.L'expédition continue
Tous les marins étant sains et saufs, et compte tenu des enjeux, les organisateurs de cette Odyssée for the water (R4WO) ont décidé de poursuivre l'aventure sans le voilier. "Nous étions conscients que la mission serait compliquée lorsque nous l’avons acceptée, mais nous savions aussi que la cause mérite que nous prenions des risques. Aujourd’hui, il faut regarder vers l’avenir. L’équipage est indemne, le trimaran va être rapatrié et nous sommes tous d’accord sur le fait que l’expédition doit continuer. Nous allons d’ailleurs rejoindre les équipes à terre sur les escales restantes une fois le trimaran en route pour l’Europe. La pollution des océans par les plastiques est un réel désastre environnemental, il est crucial de poursuivre le projet. Notre mésaventure n’aura ainsi pas été vaine." Cette semaine l'équipage était donc au Cap (du 12 au 18 octobre) avant de s'envoler pour Rio de Janeiro (du 4 au 12 novembre) et rentrer finalement à Bordeaux pour clore l’expédition.Une entreprise lorientaise à la rescousse du trimaran
Si les marins continuent leur périple, le bateau lui est resté aux Maldives en entente d'une solution. C'est l'entreprise lorientaise OMA qui a su trouver une réponse adaptée. Ce mardi le directeur des opérations maritime a pris l'avion direction les Maldives où il va superviser les opérations de secours. Elles consistent à embarquer le trimaran sur le cargo Langeoog ( 108 mètres), spécialement détourné. Une fois sécurisé à bord le voilier accidenté n'aura plus qu'à se laisse porter jusqu'à Kergroise son port d'attache lorientais. Il lui faudra cependant être patient car le voyage s'annonce long, 35 jours de mer environ.