En début d'après-midi quelques 150 manifestants se sont retrouvés dans le centre-ville alors que le rassemblement était interdit par la préfecture. Un témoin raconte comment les forces de l'ordre ont utilisé une grenade de désencerclement qui aurait pu faire de gros dégâts.
La manifestation officielle du premier mai s'est déroulée dimanche matin, dans la bonne humeur et sous le soleil printanier.
Syndiqués ou non, familles, retraités ou étudiants tous ont défilé ensemble dans un quartier au sud de Rennes. Le cortège a aussi fait halte devant quelques lieux stratégiques, comme l’hôpital.
Augmentation des salaires, abandon de la réforme des retraites ou protection des services publics, pour les personnes présentes il s'agissait là de faire entendre leurs revendications sociales.
Jeu du chat et de la souris
Dans l’après-midi, une autre manifestation, interdite celle-ci, a réuni quelques 150 manifestants de l’ultra-gauche dans le centre ville de Rennes.
Le rendez vous avait été donné place de la maire à 14h30. Rapidement les forces de l'ordre envoient des grenades lacrymogènes et sortent la lance à eau pour faire reculer les manifestants.
Certains décident de quitter les lieux, d'autres se replient alors place Saint-Germain à quelques centaines de mètres. Les plus décidés vont continuer à jouer au chat et à la souris avec les policiers en se déplaçant ensuite vers la place de la République, puis place de Bretagne et enfin place Sainte-Anne où tout le monde a fini par se disperser.
Voilà pour le résumé dans les grandes lignes.
Tir de grenade de désencerclement
Mais un fait révélé par un témoin, pose question.
Benoît (son prénom a été changé), un jeune homme très intéressé par le maintien de l'ordre a en effet suivi de près le déroulement des opérations.
Il raconte :
"A un moment un groupe d'une petite centaine de manifestants tente de remonter vers le Parlement depuis la place Saint-Germain mais ils sont repoussés par les lacrymogènes des policiers. Alors que le groupe recule, les policiers lancent une grenade de désencerclement." s'exclame Benoit.
Le jeune homme, qui voudrait devenir juge d'instruction ou commissaire, explique : "la grenade de désencerclement fonctionne comme un obus. Quand ca pète ça envoie des morceaux de caoutchouc dans tous les sens et ça peut faire de gros dégâts" détaille-t-il. "Je ne sais pas s'il y a eu des blessés" s'inquiète le jeune homme. Selon lui il n'y avait aucune raison d'utiliser cette grenade de désencerclement car aucun policier n'était en danger.
Pour preuve Benoit a ramassé la grenade en question.
Un syndicat présent à la manifestation envisage de porter plainte.