1er mai à Rennes : la jeunesse de gauche s’inquiète du recul des droits sociaux et de la montée des idées d’extrême droite

De nombreux jeunes étaient présents ce matin dans la manifestation rennaise du 1er mai pour défendre les droits des travailleurs. Rencontres

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Ils sont militants politiques, syndicalistes, associatifs ou simples citoyens et ont tenu à être présents dans les rues de Rennes, ce 1er mai, pour montrer leur détermination à défendre les droits des travailleuses et travailleurs. 

Une semaine après les élections présidentielles et le duel Macron-Le Pen ils sont aussi nombreux à évoquer leur inquiétude face à la montée des idées d’extrême droite.  

« Les conditions de travail sont de plus en plus dures » 

Ombeline, la vingtaine, est venue manifester avec des amis. Pas de pancarte ou de drapeau, simplement en citoyenne de gauche, décidée à faire savoir son opposition au programme d’Emmanuel Macron.

Ombeline manifeste pour défendre les acquis sociaux des travailleurs © K.Hannedouche / FTV

« On est venus soutenir les travailleurs et travailleuses que nous sommes. Les conditions de travail sont toujours plus compliquées, les salaires toujours plus bas. C’est pour ça qu’on est là aujourd’hui.

Pour la jeune femme l’élection d’Emmanuel Macron est une menace pour le droit du travail. Sa présence dans le cortège rennais est une façon de monter sa détermination « Symboliquement c’est important de dire qu’on ne va pas se laisser faire et qu’on ne va pas laisser le droit du travail se faire détruire comme ça. »  assène Ombeline.

«  Les étudiants sont, ou seront, des travailleurs »

Barnabé et ses camarades du syndicat Solidaires Etudiant.e.s © M.Villaverde/FTV

Barnabé est étudiant en lettre à l’université de Rennes 2 et se destine à devenir professeur de français. Militant au sein du syndicat Solidaires Etudiant.e.s, il estime essentiel d’être présent ce 1er mai. « On veut montrer notre solidarité avec les travailleurs et travailleuses. La question des luttes pour les droits nous concerne directement car les étudiants sommes, soit déjà des travailleurs précaires, sous-payés et parfois sans reconnaissance comme le sont les stagiaires, soit nous sommes de futurs travailleurs ».

Au lendemain d’une élection présidentielle qui a vu accéder le Rassemblement National au second tour, Barnabé insiste sur l’engagement de son syndicat dans la lutte contre le racisme et le fascisme qui sont « des ennemis des travailleurs ». Selon lui « le programme du RN est rempli de piège. Il n’y a aucune revendication sur les salaires ou les  retraites. Et surtout, analyse Barnabé, les amis du RN au pouvoir en Europe comme en Autriche ou en Hongrie, s’attaquent aux droits des travailleurs et à leurs conditions de travail ».

L’étudiant en lettres conclut « chaque attaque raciste est une attaque contre les travailleurs. Avec ou sans papier les travailleurs sont tous les mêmes. Rien ne doit nous diviser ».  

« Ce n'est pas normal de reculer sur un droit comme la retraite »

Elsa, elle, milite au sein du parti des Jeunes Communistes. Elle fait entendre les mêmes inquiétudes que Barnabé et estime essentiel d’être dans la rue pour demander de meilleures conditions de vie et pour défendre la démocratie.

Elsa et ses camarades du parti des Jeunes Communistes rennais © M.Villaverde/FTV

« L’entrée dans le monde du travail est de plus en plus compliquée. L’âge moyen pour un emploi stable est de 27 ans. La recherche d’appartement est donc de plus en plus difficile » explique-t-elle.

Bien qu’elle soit encore loin de l’atteindre, la militante s’inquiète aussi pour la retraite et souhaite qu’Emmanuel Macron renonce à son projet de retraite.

« Ce ‘est pas possible d’imaginer des travailleuses et travailleurs finir à 65 ans avec le dos cassé. Parmi les plus pauvres certaines personnes décèdent avant 65 ans. On est un pays riche, plus riche qu’il ne l’était quand on avait la retraite à 60 ans, ce n’est pas normal qu’on recule sur un droit comme celui-ci. »  

Pour Elsa le second tour de l’élection présidentielle a été « un rendez-vous du capitalisme libéral et de son extrême ». Aussi la jeune femme s’inquiète « de la progression des idées d’extrême droite car elles s’attaquent aussi aux travailleuses et travailleurs. Ils veulent nous diviser sur des bases indignes ! ».  

« Il faut créer un nouveau bloc révolutionnaire »

Un petit groupe de jeunes d’une vingtaine d’années agitent des drapeaux rouges sur lesquels sont représentés deux jeunes masqués par un foulard rouge. Ils sont militants du mouvement Jeunes Révolutionnaires. Une organisation de jeunesse peu connue du grand public. Parmi eux, Hugo, 21 ans, étudiant.

Le jeune homme explique que le 1er mai est un évènement important pour le mouvement qu’il représente. Le discours est bien rodé. « Nous sommes un organisme de jeunes prolétaires qui militons pour un mouvement révolutionnaire en France. Nous ne sommes d’aucun parti politique mais avançons la nécessité de nous organiser pour créer un  nouveau bloc révolutionnaire ».

Hugo, jeune révolutionnaire © M.Villaverde/FTV

Ces jeunes, qui seraient une cinquantaine dans le pays de Rennes, estiment que la seule solution est de rentrer dans un rapport de force et militent donc pour un conflit prolongé qui fédèrerait les masses populaires et renverserait le pouvoir des dominants. Le petit groupe discret dans le cortège de la manifestation officielle de ce 1er mai annonce, sans se cacher, qu’il participera également au rassemblement de l’après-midi, non déclaré et interdit par le préfet.  

Mise à part les Jeunes révolutionnaires, qui estiment que les élections sont une mascarade à laquelle il ne faut pas participer, tous les jeunes rencontrés espèrent que les partis de gauche trouveront un accord pour se rassembler et présenter des candidatures communes aux élections législatives.  

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