Des archéologues ont mis au jour un sanctuaire datant de l'Antiquité à Locmariaquer (Morbihan). Ce chantier, d'un grand intérêt scientifique, livre des vestiges datant du Ier ou IIe siècle de notre ère. Une fenêtre ouverte sur le passé de la commune, pôle gallo-romain de la Cité des Vénètes.

"Cela faisait plus de vingt ans que nous n'avions pas eu l'ocasion de fouiller des vestiges de l'Antiquité dans ce secteur", s'enthousiame Karine Prêtre, archéologue à l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) et responsable de recherche archéologique.

Avant d'entamer un aménagement sur un terrain privé au coeur de la commune de Locmariaquer (Ille-et-Vilaine), des fouilles archéologiques préventives ont été menées entre le 3 mai et jusqu'à mi-juin. La zone du Golfe du Morbihan est effectivement réputée pour sa grande richesse archéologique.

 

 

Accès interdit au commun des mortels

 

"Ici, nous nous trouvons dans l'entrée de la cella. Là où le commun des mortels n'était pas autorisé à accéder. Seuls les prêtres et prêtresses y étaient admis". La cella, c'est "la partie close du temple étrusque puis du temple romain, généralement de forme rectangulaire, parfois ronde. Elle s’ouvre sur l’avant du temple par une porte à deux battants." C'est le lieu où se trouvait la statue du dieu vénéré.

En l'occurence, des statuettes de Vénus, déesse de l'amour, de la séduction dans la mythologie romaine, ont été retrouvées. 

 

Des murs d'un mètre de large

 

En l'absence de résidus, les archéologues ont très vite écarté la thèse d'une habitation. "Il s'agit très vraisemblablement d'un sanctuaire, explique Karine Prêtre. La forme rectangulaire est caractéristique avec les murs imposants d'un mètre de large, les restes d'une colonne"... et peut-être d'un bûcher.

Les fouilles ont aussi permis de mettre au jour un puits, généralement riche d'enseignements puisqu'à l'époque, les puits servaient aussi de poubelles. Son contenu sera donc minutieusement recuilli et analysé dans les jours prochains.

 

Des strates pour remonter le temps

 

Dans un second temps, les archéologues fouilleront encore plus profondément. "Il existe probablement des strates à mettre en évidence avec des vestiges antérieurs à l'Antiquité"... datant probablement de la période néolithique (- 6 000 à 2 200).

"Nous avions l'hypothèse de la présence d'un lieu de culte antique à cet endroit après les découvertes d'un historien local au 18e siècle. Ces fouilles constituent une nouvelle pièce du puzzle et valident l'hypothèse."

 

Un théâtre sous le cimetière

 

Il faut dire que ce ne sont pas là les premières découvertes de cette ampleur sur la commune de Locmariaquer. La dernière date de 1996. "Nous avons déjà mis au jour des thermes, un théâtre situé à l'entrée du bourg là où se trouve l'actuel cimetière.. et encore d'autres édifices monumentaux importants dont les fonctions nous échappent encore et qui ont été fouillés précédemment".

 

Locmariaquer, cité antique de villégiature

 

Selon les archéologues, ces nouvelles découvertes confirment que Locmariaquer, située à une journée de cheval et à quelques encâblures de Vannes, capitale des Vénètes pendant l'Antiquité, était une cité importante... " peut-être une cité de villégiature, on peut l'imaginer", sourit Karine Prêtre.

Après les fouilles, les vestiges, morceaux de verres, de céramiques (des contenants) seront entreposés à l'Inrap Ouest à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine). La construction du particulier pourra démarrer sur plusieurs couches d'histoire.

 

 

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