Bébés sans bras: une nouvelle enquête pourquoi?

Le mystère demeure sur plusieurs cas groupés de bébés nés sans bras, dont certains dans le Morbihan.  Les ministres de la Santé et de l'Ecologie lancent de nouvelles investigations, comme le réclamaient des personnalités soupçonnant de possibles causes environnementales.  

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Une enquête va donc être lancée avec l'Anses et Santé publique France pour avoir des "regards croisés" de médecins et d'experts de l'environnement, a indiqué dimanche Agnès Buzyn lors du "Grand jury" RTL-Le Figaro-LCI. 

Dans une première enquête, l'agence sanitaire Santé publique France a conclu début octobre que le nombre de cas de l'Ain n'était pas statistiquement supérieur à la moyenne nationale. A l'inverse, il y a bien eu, selon elle, un excès de cas en Loire-Atlantique et en Bretagne, mais sans cause identifiée.
 

Selon Mme Buzyn, il y a "entre 80 et 100 naissances par an avec des malformations de membres" en France. 

    

Pesticides soupçonnés



Les causes peuvent être génétiques, liées à des contraintes physiques ou dues à des substances toxiques (alimentation, environnement, voire médicaments dans
le cas du thalidomide, anti-nauséeux qui avait fait naître des milliers d'enfants sans bras entre 1957 et 1962).
 


Une grande avancée



L'annonce d'une nouvelle enquête est "une grande avancée", s'est félicitée Emmanuelle Amar, directrice de du Remera, le plus ancien des six registres des malformations congénitales de France, au centre d'une polémique scientifique.

Cependant, a-t-elle estimé, "on ne doit pas demander à Santé publique France de mener cette enquête. On a beaucoup de scientifiques indépendants de qualité en France. Il faut évidemment qu'on rassemble des gens qui n'ont pas été partie prenante de la polémique". 
 

Etendre les registres


Relancer des investigations est "responsable", a réagi de son côté l'ex-ministre de l'Environnement Corinne Lepage. "C'est l'occasion d'exiger qu'il y ait dans toute la France des registres qui permettent de remonter le temps. On peut parfaitement le faire avec les informations qui sont à la Sécurité sociale qu'on peut analyser, sans porter atteinte à la vie privée. Afin de savoir exactement ce qui s'est passé depuis dix ans", a-t-elle dit.

"Qu'il n'y ait pas des registres dans toute la France est un scandale absolu", a-t-elle martelé.  

Sur Twitter, Yannick Jadot s'est dit "heureux de constater que nos deux ministres s'arment de courage". Mais l'écologiste s'inquiète sur le financement des registres: "Merci Remera et Emmanuelle Amar pour leur pugnacité. Sans eux, nous n'aurions jamais rien su. Pouvez-vous, Agnès Buzyn garantir leur pérennité financière ?"

Pour l'ex-ministre Delphine Batho, cette nouvelle enquête scientifique est un "désaveu pour tous ceux qui disaient: circulez y a rien à voir..."
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